Nervan Von Treck

Description Physique : De loin, quand on essaye de discerner sa silhouette, il est très difficile d’admettre que l’on est face à une jeune fille. Elle est grande, mais beaucoup trop maigre et a une démarche qui se situe entre celle de l’humain et du félin. Ce qui est déconcertant, quand on s’approche, c’est que bien que maigre, Nervan est tout en muscle, et probablement bien moins faible qu’elle en a l’air. Elle a les traits très fins, les muscles très délicats, ce qui contraste énormément avec l’aura de sauvagerie qu’elle dégage. Un contraste qui se retrouve dans sa chevelure, mi-longue et soyeuse mais d’un rouge rappelant dangereusement le sang.
Enfin, et c’est probablement le pire chez elle, Nervan a les deux yeux brulés. La cicatrice est saine mais n’est pas belle. Il y a comme un voile sur des yeux dont on ne voit presque plus la pupille, et toute la peau autour est brûlée. Bien entendu, probablement personne ne le saura jamais, comme elle cache toujours sa blessure sous un bandeau.

Particularité: Nervan est aveugle (voir son histoire), et porte toujours un bandeau sur ses yeux. Ce n'est pas pour exhiber son handicap mais pour cacher ses yeux brûlés, consciente que la plaie gêne la vue de nombreuses personnes. Le fait d'avoir perdu la vue a développé ses autres sens, particulièrement l’ouïe et le touché. Elle a pris l’habitude de vivre avec un faucon, il est "ses yeux", communique avec elle par télépathie et se nomme Wrang. Depuis que celui-ci est mort, elle est plus craintive quant à son environnement et se concentre de plus en plus sur ses sensations.
Elle a tout de même connu la vue donc sait ce que représentent les couleurs ,les formes, etc...



Caractère : Du fait de son histoire, Nervan a peu à peu développé un caractère a peu près aussi étrange et déstabilisant que son physique. Peu bavarde, elle ne refuse pourtant que
très rarement la compagnie. Avec un fond de caractère triste et meurtri, elle peu pourtant se révéler (même si ce n’est pas souvent) de bonne compagnie. Elle cherche toujours à comprendre son interlocuteur, même si elle met toujours très longtemps à se lier à qui que se soit. Cependant, quand elle finit par considérer quelqu’un comme son ami, elle est capable de beaucoup pour lui.
Ce qui est le plus impressionnant quand on est face à elle, c’est que l’on sent que Nervan n’a rien à perdre. Elle est encore jeune mais l’on sent tout de suite que la vie ne lui a jamais fait de cadeau. Cela donne quelqu’un qui n’a peur d’aucun sacrifice et qui place une certaine fierté dans son refus de la joie.

Votre Personnage Aime : Le sang (vampire oblige) mais aussi l'aventure, la solitude, la franchise et le peu d’ami qu’elle a.

Votre Personnage Déteste : Les personnes superficielles, la trahison, l’abandon, les personnes la sous estimant à cause de son handicap.

Qualités : Elle n’a peur de rien et est capable de grandes choses, même si c’est généralement lié à sa propre survie. Elle est indépendante et extrêmement efficace. Pour les rares personnes qui lui sont proches, elle est fidèle et aidante.

Défauts : Sa franchise est la plupart du temps mal perçue, il faut dire qu’elle ne mâche vraiment pas ses mots, n’en voyant pas l’intérêt. Préférant largement vivre seule plutôt que male accompagnée, il lui arrive d'être amère et difficile à vivre…avant de disparaitre sans donner de nouvelles.



"Bravo, vous avez une petite fille!"
"Mais...Vous nous aviez dit que se serait un garçon?!?"

Ce fut certainement les premiers mots que Nervan entendit en venant au monde. Elle est incapable de s'en rappeler mais chaque instant de sa vie lui a fait ressentir cette erreur de la médecine.

Issue d’une grande famille aristocrate, elle était l’espoir de ses parents. En effet, ceux-ci désespéraient de ne pouvoir avoir d’enfant, et donc d’héritier pour leur grande fortune. Ils avaient probablement versé une larme de joie quand on leur avait annoncé la venue du garçon tant souhaité…et pleuré de chaudes larmes de déception et de haine quand ils apprirent qu’il s’agissait en vérité d’une petite fille. Détestée dès sa naissance, Nervan venait de perdre tout espoir d’avenir glorieux.
Comme pour conjurer la malédiction dont ils se croyaient victime, ils s’acharnèrent et décidèrent de garder le nom prévu au petit garçon pour l’attribuer à la nouvelle née. Le premier signe montrant leur intention, faire de cet enfant le garçon tant voulu.

Particulièrement intelligente, et n’ayant rien connu d’autre, elle devint bien vite ce que l’on attendait d’elle. Nervan devint rapidement un petit enfant idéal, un petit garçon fantastique. Le pire était surement qu’elle formatait elle-même son esprit de façon à rentrer dans le moule qu’on lui imposait. D’un point de vue extérieur, le pire jour fut peut être celui ou elle réalisa que dans le fond son éducation était une chance. Prendre la place d’un garçon dans un monde ou les filles étaient peu reconnues était finalement une bonne chose.

Le problème avec ce genre de situation, c’est que même si on si habitue, même si on est presque heureuse au final…ca ne dure rien qu’un temps…
Les premiers soucis vinrent avec la découverte des pouvoirs de la petite. Il est vrai qu’il est assez difficile qu’accepter que votre enfant puisse enflammer n’importe quel objet par un simple contact, surtout quand on connait la puissance de dévastation du feu et le manque de control d’un enfant… Les parents y virent encore une marque du destin qui s’acharnait et régulièrement le couple cherchait les origines du mal, accusant tous leurs ancêtres à tours de rôles.

Ils accusèrent de nouveau le coup quand ils se rendirent compte que la gamine avait le pouvoir de suivre la dispute…de l’intérieur, alternant les points de vue. Ils se sentaient constamment épiés, craignant qu’elle soit en train de sonder leur esprit. Ils devinrent alors agressifs et la rejetaient de plus en plus, en ayant presque peur. S’ils ne le dirent jamais vraiment, elle le sut tout de suite…Et finit par s’y adapter.

Comme pour se faire pardonner, elle développa presque en même temps un pouvoir de guérison. En quelque sorte, ses parents lui trouvèrent enfin une utilité et s’ils ne la pardonnèrent pas, ils acceptèrent son contact, à condition qu’elle referme les plaies et fasse disparaitre les bleus. Elle se fit donc à sa situation et devint le petit médecin de la famille, exploitée et consciente de l’être, mais fataliste. Ses parents pouvaient encore lui faire un reproche, elle était incapable de se soigner elle-même ce qu’ils jugeaient stupide…et pour une fois ils avaient presque raison.
A cette époque, Nervan avait entre 6 et 8 ans, elle-même n’est pas capable de s’en souvenir nettement. Inconsciemment, elle a tout fait pour oublier se passage de sa vie. En effet, si elle avait pris l’habitude de ne pas être chérie, une nouvelle épreuve l’attendait, surement la pire de sa jeune vie.

Un beau matin, au détour d’une conversation (elle ne sait même pas si on lui à dit ou si elle l’a capté d’un esprit), elle comprit qu’un événement se préparait…Maman prenait de nouveau du ventre, le petit frère allait arriver…Le garçon, celui qui sauverait la famille et laverait son honneur déjà trop souillé par la première progéniture.

Heureux de pouvoir conjurer le sort, et soulagés d’enfin pouvoir croire en un avenir prospère, les parents ne cherchèrent plus à sauvegarder une apparence de famille unie…ou tout du moins normale. La grossière mascarade s’effondra et la petite, d’abord écartée pour ne pas contaminée l’enfant fut finalement isolée complètement et oubliée dans un recoin sombre.

Prenant sa maison comme son repaire, sa tanière, la petite s’y forgea une nouvelle vie. Elle fut retirée de l’école et dès lors passait ses journées à errer dans les rues, cherchant à éviter sa famille et son bonheur ruisselant au maximum. Elle apprit à se battre, à voler de quoi s’en sortir, à former les bonnes alliances et à impressionner les passants. Battante, elle faisait tout se dont elle était capable pour s’en sortir honorablement sans rien devoir à personne. On doit admettre qu’elle s’en sortit plutôt bien. Peu à peu, elle perdait toute notion de bien et de mal, ne restait que son intérêt...

Vers ses 12 ans, elle commença à fréquenter un homme qui montrait un peu de compassion pour elle et l’aidait dans sa tache. Elle ne demanda rien sur lui, ne voulait rien savoir, le peu d’amour qu’il lui donnait, même si c’était par l’intermédiaire de la pitié, était le plus beau trésor qu’elle eut en sa possession. Elle ne se méfiait pas, trop naïve, trop jeune pour se dire qu’un tel comportement avait forcément un prix, trop en souffrance pour imaginer qu’on puisse encore lui vouloir du mal. Du mal, il ne lui en voulait surement pas, et sa compassion était sincère, mais une nuit, mort de faim, n’ayant personne d’autre pour assouvir sa soif, l’homme mordit. Rien qu’une fois certes, il ne la saigna pas, ne voulant pas sa perte. Une fois, quelques goûtes, juste assez pour faire d’elle un être aux canines un peu trop longues, parfois assoiffé de sang.

Avec sa nouvelle vision des choses, ses notions de bien et de mal disparurent complètement. Elle ne retourna jamais chez elle, considérant ne plus avoir aucun lien avec ceux qui étaient les siens. Elle n’en voulait à personne, prenait sa vie avec maturité et ne cherchait pas la vengeance. Abattue elle se laissait survivre et perdait tout idéal de bonheur, de vie normale. Son seul but était de trouver chaque jour assez de sang pour être encore debout le lendemain.

Plusieurs brigands, voyant bien que quelqu'un d'autre rodait sur leur territoire, et multipliait les carnages, finirent par lui tomber dessus un jour. Prise au dépourvu, elle s'était laissée prendre et avait comprit ce qu'ils feraient d'elle. Eux non plus ne désiraient pas la tuer...du moins, pas tout de suite, leur but était de la faire souffrir un maximum avant qu'elle rende l'âme, là était la vengeance. Ils ne furent même pas étonnés par son trop jeune âge, ou la différence entre sa frêle corpulence et les carnages dont elle était responsable. De cette épisode elle ne racontera rien...tout juste qu'elle a finalement réussit à s'échapper, laissant un hangar en feu. En souvenir, une grande brulure lui barre désormais le visage et a rendu ses deux yeux aveugles.

Incapable de se soigner elle même, la cicatrisation de la brulure tient presque du miracle, mais parler de miracle avec elle était peut être un peu trop osé. Définitivement convaincue qu’elle n’avait rien à attendre de la vie ou de qui que ce soit, elle ne se battait plus et accepter sa pauvre existence comme elle était.

On ne sait trop comment vers ses 18 ans, elle finit par arriver à Neverland. Elle était alors accompagnée d’un faucon qui la suivait toujours. On disait qu’elle communiquait avec lui par télépathie et qu’ainsi elle pouvait encore voir le monde au travers des yeux de l’oiseau. Elle entra en contact avec les pirates, sans que l’ont sache vraiment pourquoi. Au fond d’elle, elle ne se sentait pas vraiment intégrée à l’équipe et ne cherchait pas la camaraderie. Mais là au moins elle se sentait à l’aise dans cette ambiance à la fois chaleureuse et dangereuse. Surtout, les abordages étaient de bonnes occasions de faire couler le sang.

Peut être que grâce à cette compagnie, elle redevint un peu vivante, mais rien n’est sûr à ce sujet. Ce qui fait penser ça c’est qu’elle finit par s’attacher à quelqu’un. Elle fit la rencontre du jeune Näte, tout nouveau vampire et ne l’acceptant pas encore. Une amitié se noua entre la jeune fille et le garçon, ce qui fit prendre conscience à Nervan que c’était probablement la première fois qu’elle vivait ça.
Cependant l’enfant souffrait de sa nouvelle condition et la lutte faisait rage dans son cœur. Pour le calmer, elle tenta de lui expliquer ce par quoi elle était passée, en quoi être vampire pouvait être une force. Bientôt il n’entendit plus rien et fut pris d’un accès de violence inouï. Blessée, elle finit par se protéger en faisant appel à son don de pyromancie. Elle le fit fuir, comme à regrets.

Errant de nouveau, nostalgique du petit bonheur en lequel elle avait encore eu la prétention de croire, elle avait presque trouvé un but, retrouver le petit vampire. Sur un chemin, un collet posé par les indiens eut un jour raison de son ami faucon. Wang mourut donc bêtement, pendu à un arbre, laissant cette fois-ce la jeune fille absolument seule, et sans le moindre regard sur le monde.

En deuil donc, de la vie du faucon, mais aussi un peu de la sienne, l’aveugle reprend son chemin. Nul ne sait vraiment où la trouver, c’est une ombre, un présage qui n’est agréable pour personne. Ses parents avaient peut-être raison…qui sait si elle n’est pas liée à une malédiction, qu’elle est l’unique responsable de tout le malheur l’entourant ? Qui sait si ce n’est pas elle qui encourage ce malheur…

Et voilà la Nervan V2.

Un jour je me calmerai sur la névrose...