Le maître et l'apprenti. :p

[ => L'île de la Tortue ]

Après avoir fait dévié le boulet de quelques centimètres, Näte avait apperçu les pirates qui s'apprêtaient à accoster. Sairyu était rapidement monté sur Ildrèg, alors que Näte était bien décidé à se battre. Sairyu, soit pas amitié, soit pour lui épargner le plaisir de jouer les héros ( Plus probable.. ), avait tiré Näte en arrière. Il l'avait jeté sur le dos d'Ildrèg, et l'avait installé à sa place habituelle. Le trio avait décollé dans un battement d'ailes, et Ildrèg en avait profité pour carboniser le vaisseau pirate. Le dragon avait d'ailleurs reçu plusieurs balles dans ses écailles, que Sairyu s'affaira à extraire du corps de la bête. Näte regardait Sairyu d'un air surpris, étonné, peut-être même vexé. Mais même s'il refusait de l'avouer, Näte avait apprécie le geste de Sairyu. Finalement, il s'était attaché au Vampire. Et lorsque Sairyu déclara à Näte que leurs chemins se séparés, le petit garçon fut rempli d'un élan de tristesse. Mais il aquiesca, se disant qu'il aurait le temps de le convaincre, plus tard.. Pour le moment, l'heure était aux emplêtes. Näte n'était plus couverts que par quelques morceaux de tissus. Il lui fallait trouver une tenue correcte pour ne pas passer pour un exibitioniste.. La côte approchant, Sairyu fit ralentir Ildrèg et lui ordonna de se poser dans la ville la plus proche. Après quelques villages sans importances, il arrivèrent finalement dans une ville qui semblait être d'une taille respectable pour ce que les deux Vampires cherchaient. Sairyu posa alors Ildrèg dans une plaine, non loin de la ville, et les Vampires sautèrent par dessus bord. Mais avant que Sairyu ait le temps d'appercevoir Näte, celui-ci avait disparut. S'il ne tenait pas à revoir le petit garçon, Näte pouvait lui faire ce plaisir.. Pour le moment...

Arrivé en ville après cinq minutes de marche, toujours invisible, Näte chercha un cordonnier. Il en trouva un non loin, et il apperçut plusieurs dizaines de manteaux alignés. En cherchant un adapté à sa petite taille, Näte le prit sans demander son reste et s'en alla. Le manteau était long, marron, et sans capuche. Parfait pour voyager. Näte trouva un tisseur. Il déroba une chemise blanche, un par-dessus noir et un pantalon assorrti. Il se débrouilla pour se dégotter des chassures noires qui lui siaient les pieds. Il prit même soin de voler des gants, pour ressembler à celui qu'il adorait désormais... Näte réapparut alors dans une ruelle sombre et commença à enfiler ses vêtements. Il avait vu juste, cela lui allait parfaitement. Ca changait tellement de son vieux pyjama que Näte avait l'impression de prendre possession d'un nouveau corps. Secouant ses cheveux blancs, Näte s'admira. Il était très élégant. Mais il lui manquait quelque-chose.. Il réfléchit et chercha ce qui pouvait encore le différencier de Sairyu.. Le manteau, il l'avait. Les gants, il l'avait. Le sabre.. Oui, Näte devait se trouver une arme. Il n'aimait pas le combat, mais devait reconnaître que le poignard de Sairyu lui avait été plus qu'utile. Il se mit donc en quête d'une arme et trouva ce qu'il lui fallait : Une lance. Elle était longue, avec un manche en bois et une tête en fer, doré par endroits, surmonté de décorations. Näte la toucha et la fit disparaître. Il s'éclipsa rapidement avant que l'armurier ne s'appercoive de quoi que ce soit. Après plusieurs : « Au voleur ! », Näte trouva finalement un endroit discret pour admirer son arme. Il la plaça derrière son manteau, trafiquant l'emplacement initialement prévu pour la ceinture. Penché sur le côté, elle était légèrement grande mais cela donnait un air à Näte..

Näte regarda ses gants, et se demanda comment il ferait lorsque il devrait utiliser la Pyromancie. Tant pis, se dit-il, il aurait le temps de les enlever.. Ils étaient tellement beaux.. Bien, il était temps de repartir voir Sairyu. Näte n'avait pas envie de le chercher, aussi l'attendrait-il près d'Ildrèg. Il se mit donc à refaire le trajet inverse. Il n'eut pas à attendre de trouver le dragon pour croiser Sairyu. Il le vit lui aussi quitter la ville et repartir. Il était à quelques mètres devant lui. Näte n'était plus invisible, ce qui voulait dire que Sairyu l'avait déjà vu venir. Mais l'avait-il seulement reconnu ? Näte en doutait. Il décida donc de revéler sa présence en criant le nom de son ami. Celui-ci se retourna et ne comprit d'abord pas. Puis ses yeux s'agrandirent à la vue de la nouvelle tenue du petit garçon.. Enfin, Näte ne pensait plus vraiment être un petit garçon désormais. Il commencait à devenir un homme, où plutôt un Vampire, à part entière. Arrivé à la hauteur de Sairyu, il mis ses mains sur ses genoux, et, essouflé, reprit sa respiration. Sairyu avait l'air de s'impatienter. Il avait du croire être débarassé de Näte. Mais le petit garçon.. Pardon, le désormais grand et célèbre Näte River pouvait être collant, quand il le voulait. Lorsque son coeur commença à reprendre une rythme régulier, et qu'il ne fut plus obligé d'haleter pour respirer, Näte prit la parole.

« Ecoute.. » Dit-il. « Je sais que ça va te paraître insensé, mais je veux rester avec toi. J'ai beaucoup appris à tes côtés, et finalement, je crois que je t'aime bien. Et puis, tu as une dette envers moi.. Si je n'avais pas tué cet elfe, tu aurais fini sur une brochette et ton animal serait en cage. Enfin, je crois... »

Näte espérait vraiment pouvoir poursuivre son épopée avec le Vampire. Sairyu était sûrement froid, franc, et parfois misanthope, mais Näte avait tant appris à ses côtés. Son mode de pensée avait complêtement changé. Il comprenait maintenant que les Vampires n'étaient pas les méchants, dans l'histoire. Si, comme lui et Sairyu, il ne faisaient que se défendre de leurs agresseurs, leurs crimes étaient pardonnables.. La légitime défense, cela s'appellait.. Et puis, les dons de Näte s'était developpés à une vitesse qu'il pensait impossible aux côtés de Sairyu. Peut-être ce dernier était-il doué par attirer les ennuis.. Ce qui était sûr, c'est que Näte n'avait aucune envie de continuer seul. Désormais, il suivrait Sairyu et son enseignement. Au moins jusqu'à ce qu'il retrouve Nervan, ou son frêre. Mihaël.. Il pensait de plus en plus à lui depuis qu'il été devenu amnésique. Sa mémoire étant rapidement revenue, Näte n'avait cessé de se demander où son aîné pouvait bien être. Peut-être était-il mort, peut-être avait-il changé de nom.. Mais Näte en était sûr, il devait continuer sa quête. Et pour cela, il devrait devenir plus fort. Et l'enseignement de Sairyu lui permettrait. Näte souhaita que le Vampire ait un élan d'affection pour le gamin, mais c'était peut-être trop espérer de la part de Sairyu...

Une fois posés, je descends en douceur du dragon. Je me retourne vers le gamin pour me rendre compte qu’il a subitement disparu. On dirait qu’il a compris ce que je lui ai dit. J’avais peur qu’il essaye de s’accrocher. Je me sens assez soulagé du fait qu’il ait disparu. Je me retourne vers Ildrèg sans un mot pour vérifier chacune de ses écailles patiemment. Il me guide vers les endroits qui lui sont douloureux bien sûr mais je préfère ne rien oublier qui pourrait s’infecter après parce qu’il ne s’en serait pas plaint. Je commence donc par le dessous de ses pattes pour remonter petit à petit. Je me glisse sous son ventre ensuite pour enlever quelques impacts peu importants pour la plupart. Je me traîne par terre pour revenir devant le dragon et me relève en époussetant mes vêtements. J’ai pas envie de finir sale à cause de ma petite séance de soin sur Ildrèg. Je continue en vérifiant les écailles du cou et de la tête puis retourne jeter un coup d’œil sur le dos, vérifier que je n’ai rien oublié en cours de route. Les impressions d’Ildrèg me confirment que toutes les balles doivent être sorties. Il y a quelques plaies plus profondes que les autres, il va falloir désinfecter ça au plus vite. Je me dirige vers la ville, le dragon se couchant calmement sur son lieu d’atterrissage mais en restant tout de même attentif aux bruits ambiants qui pourraient lui annoncer l’arrivée d’une quelconque menace.

Je marche donc jusqu’à l’entrée de la ville où je rencontre les premiers habitants. Ils me regardent tous d’une manière assez étrange, certains comme s’ils me connaissaient. Je ne pensais pourtant jamais être venu par ici ni y avoir fait un quelconque carnage. A moins que j’ai fini totalement bourré ce qui est fort possible vu le nombre d’auberges que je croise en marchant. J’aperçois finalement un cordonnier qui hurle au voleur dans la rue. Peu importe ce qu’il s’est passé, j’ai besoin de nouveaux gants et d’une réparation de poignée pour mon katana. Je m’approche de lui calmement, sans presser le pas. Une fois à son niveau je lui fait par de mes souhaits. Il m’envoie tout d’abord balader en criant qu’on lui a volé un manteau. Je le force à rentrer dans son magasin en le poussant assez violemment. Je lui redemande calmement ce dont j’ai besoin. Devant ma minuscule démonstration de force il cède et m’apporte une paire de gants noirs en cuirs semblables en tous points à ceux que je portais il y a peu de temps encore. J’enlève celui qu’il me reste et enfile les deux nouveaux qui me vont parfaitement. Le problème réside dans la poignée de mon arme il m’annonce qu’il faudra que j’aille voir un forgeron. Je ressors donc de l’échoppe sans payer. De toute manière ce n’est pas comme si j’avais de l’argent. Il me poursuit, bien évidemment, en me demandant de payer. Je me retourne en dévoilant mes crocs et en lui murmurant que s’il tient à la vie, il ferait mieux de me laisser partir. Il ne réagit pas plus, me laissant partir. Je sais malgré tout que ce n’est qu’une question de minutes avant qu’il ne fasse appeler les garde entre un voleur et un vampire, ils vont avoir de quoi faire. Je cours jusqu’au forgeron le plus proche et lui donne mon katana. Il me le répare avec une rapidité étonnante et je m’éclipse avec une rapidité tout aussi étonnante.

Une fois dans la rue, je cherche encore quelques instant ce qui pourrait ressembler à une pharmacie ou un apothicaire. C’est finalement la deuxième option que je trouve. Je me précipite à l’intérieur du magasin ou l’homme me dit avoir aperçu un dragon magnifique dans le ciel. Je ne sais pas s’il parle du mien mais j’en profite pour argumenter afin qu’il me donne les décoctions qu’il me faut. Je m’en vais ensuite avec la bénédiction du marchand. Une fois dans la rue je m’avance d’un pas précipité vers la sortie, mon but étant de retrouver Ildrèg au plus vite. J’entends alors la vox du gamin crier mon nom derrière moi. Je me retourne sur un passant auquel je n’avait pas prêté attention. Je reconnais en lui le gosse qui était sensé m’avoir quitté. Je détaille ses vêtements calmement en poussant un cri intérieur que probablement même Ildrèg à entendu de la où il est. Je m’efforce de ne rien en laisser paraître. On dirait qu’il essaye de m’imiter. Je le regarde courir vers moi. Je crois qu’il me prend pour son maître. Qu’est ce que je vais pouvoir faire pour qu’il me lâche. J’ai pas demandé à avoir un chien moi. Je me calme du mieux que je le peux et écoute calmement ses paroles. C’est ce que je redoutais au début. Il veux essayer de rester. Comment je vais bien pouvoir m’en débarrasser ?

« Une dette ? Tu te fous de moi ? Si j’avais pas été là tu étais mort mon pauvre et sans toi, j’aurais eu l’elfe quand même, il m’aurait suffit d’utiliser le sang à proximité de moi… »

Je n’ajoute rien, il ne connaît pas mes pouvoirs. Il n’a pas besoin de les connaître mais je sais parfaitement qu’avec tout le sang qui s’était répandu par terre durant la bataille, je m’en serait sortit tant bien que mal. Je me tais maintenant. Je n’ai pas envie de parler plus que ça et je me retourne poursuivre ma route vers Ildrèg en accélérant le pas. Les gardes vont arriver d’une seconde à l’autre, autant que nous soyons là où ils n’oseront pas nos approcher, à coté du dragon. Je sors donc rapidement de la ville tout en sachant parfaitement que le gamin me suit. Une fois arrivé devant l’imposant créature je lui lance un regard noir en l’entendant se foutre de moi et du gamin.

« Tu rajoute quoique ce soit, c’est ton sang que je bois, Ildrèg… »

J’entreprends donc de le soigner en appliquant soigneusement les onguents que l’apothicaire m’a donnés sur les plaies du dragon, le tout en entendant un léger rire à l’intérieur de mon crâne. J’ai parfois l’impression d’être encore schizophrène avec ce dragon. Une fois toutes les blessures passées au crible, je m’assoie à coté d’Ildrèg en regardant le gosse. Pourquoi veut-il m’accompagner ? J’aurais du le laisser crever dans la clairière. C’est vrai ça, pourquoi je l’ai sauvé d’ailleurs ? J’avais aucune raison de faire ça. Je vais pas me mettre à faire de grandes déclarations d’affection pour un gosse pareil. Je le fixe encore un moment et entreprends finalement de me mettre à parler, jugeant que ce n’est pas en le fixant que je vais arranger quoi que ce soit.

« Gamin, tu m’explique ce que tu fou habillé comme ça ? Et cette lance dans ton dos, tu crois tromper qui avec ça, tu ne sais même pas tenir une arme. Tu crois franchement que je pourrais accepter de t’emmener avec moi ? »

Après avoir atterrit, Näte et Sairyu s'étaient séparés. Invisible, Näte s'était faufilé dans la ville et avait dérobé un manteau, une chemise, un par-dessus, un pantalon, des gants et une lançe. Il ressemblait désormais à un aventurier confirmé. Il savait que tenter de ressembler à Sairyu l'énerverait, mais peut lui importait. Revenant vers Ildrèg, Näte avait croisé le Vampire plus tôt que prévu. Il avait crié son nom et Sairyu s'était retourné, interloqué. Il n'avait d'abord pas reconnu Näte.. Näte commença à argumenter, espérant que Sairyu l'accepte. Mais celui-là dementit le fait d'avoir une dette envers Näte. Il déclara qu'il aurait pu se débarasser de l'elfe tout seul, à l'aide du sang se trouvant sur les corps, dans la clairière. C'était probablement vrai. Mais Sairyu n'avait pas laissé Näte se faire tuer par ses pirates. Le garçon était sûr que c'était pour une bonne raison, et pas simplement pour l'empêcher de jouer les héros. Le Vampire avait sûrement passé plus de temps avec Näte qu'avec n'importe qui, excepté Ildrèg, Le dragon se moqua apparemment de Sairyu, car celui-ci lui dit qu'il était près à boire son sang s'il ne cessait. Puis, le Vampire entreprit de soigner Ildrèg avec des onguents qu'il a apparemment acheté en ville. Sairyu fixa ensuite Näte et lui demanda ce qu'il fichait ainsi vêtu et armé.

« J'ai pensé que je devrais trouver de nouveaux vêtements, et ceux-ci semblent appropriés au voyage.. Pour la lance, je pense que ça peut être utile. Ton poignard m'a bien servi dans la clairière. Et puis j'ai plusieurs siècles devant moi, j'ai le temps d'apprendre à m'en servir.. »

Oui, étant un Vampire, Näte avait de belles années devant lui avant de décéder. Ses vêtements, même s'il ne le disait pas à Sairyu, avait aussi été choisi en raisant de leur ressemblance avec ceux du Vampire. Cela énervait Sairyu, mais faisait beaucoup rire Näte. Et au final, quand Sairyu serait tellement lassé qu'il n'aurait même plus la force de dire non, Näte l'accompagnerait. Il aurait sûrement du mal à épuiser un Vampire, mais il était bien décidé à le suivre. Sans savoir pourquoi, Näte sentait que cela était de son devoir d'accompagner Sairyu.. Peut-être aurait-il besoin de lui, un jour.. Peut-être aurait-il besoin d'une main tendue.. Ou alors, peut-être serait-ce Näte qui aurait besoin d'aide.. Peut-être Sairyu serait-il en mesure de l'aider à retrouver son frêre.. D'ailleurs, il n'avait jamais fait part de cet argument au Vampire. Il le gardait précieusement pour la fin, quand il en serait à court... Näte pensa aux derniers mots de Sairyu. Croyait-il vraiment avoir une chance de l'accompagner ? La répondre était franchement oui. D'ailleurs, Näte ne se priva pas de faire part de cette remarque à son ami.

« Oui, je pense sincèrement avoir une chance de venir avec toi. Tout simplement parce-que tu m'as sauvé la vie. Et si tu comptais m'abandonné, tu l'aurais déjà fait. Tu m'aurais laissé parmi les pirates. Alors, même si tu ne le sais pas encore, tu as très envie que je t'accompagne... »

Näte finit la phrase en souriant. Ironique. Il espérait fatiguer encore plus Sairyu avec ça. Mais même si son raisonemment ne tenait pas la route, Näte pensait avoir touché un point sensible. Sairyu allait probablement répliquer qu'il avait fait ça sans réfléchir, ou autre, mais que jamais il n'avait tenu à ce que le garçon reste en vie.. Pourtant, Sairyu ne semblait pas réagir positivement. Näte décida donc de tenter son ultime argument. Peut-être Sairyu serait-il touché par le but du gamin, ou alors simplement dérouté par celui-ci. Näte avait longtemps cherché son frêre Mihaël. Grand, mince, blonde, c'était à peu près tout ce dont il se souvenait. Et ce nom.. Mihaël River. Peut-être un pirate célèbre désormais.. Näte se devait de le retrouver. Il se l'était juré, le jour où il s'était réveillé après avoir massacré son clan. Il ne savait par où commencer, mais il était persuadé que Sairyu pouvait l'aider. Mieux, il était convaincu qu'il aurait quelque-chose à jouer dans la réussite de son plan. Ainsi, il déclara d'un ton solennel :

« Sairyu.. Je ne te l'ai jamais dit, mais j'ai un but. Quand j'ai massacré ma famille, je me suis juré de retrouver le dernier membre de mon clan. Le seul qui m'ai échappé. Mon frêre, Mihaël. Si je veux le retrouver, c'est pour éliminer le dernier rescapé du clan River.. »

Même s'il était persuadé que Sairyu ne comprenait pas le véritable plan de Näte, ce dernier pensa que son argument devrait faire effet. Le Vampire devait penser que Näte allait arpenter les océans à la recherche de son frêre pour l'assassiner.. Il se trompait, mais Näte n'était pas obligé de le lui dire. Il avait même plutôt intêret à lui faire croire que Nâte voulait tuer son propre frêre. Peut-être cela allait-il l'impressioner...

La réflexion sur ses nouveaux vêtements et sa lance me font l’effet d’une bombe. J’hésite entre mourir de rire et le tuer immédiatement. J’ai vraiment l’impression qu’il se fou de moi. Il aurait au moins pu prendre un style qui lui correspond et ne pas essayer de m’imiter d’une manière si foireuse. Je détourne mon regard de lui pour m’occuper de la ville. Les gardes semblent hésiter à venir nous chercher à cause d’Ildrèg mais ça ne durera que jusqu’à ce que ce que la prime qui pèse sur nos tête ne soit suffisamment forte pour compenser le désagrément du dragon. Il va donc falloir se tirer d’ici sous peu. Je me retourne vers le gamin qui s’imagine pouvoir m’accompagner. J’ai toujours voyagé seul, je ne vois pas pourquoi je changerais mes habitudes maintenant et surtout pourquoi je les changerais pour lui. Il semble assez fier de ce qu’il vient de dire mais il me donne l’impression qu’il ne se rend même pas compte de ce qu’impliquent ses paroles.

« Plusieurs siècles devant toi ? Ne me fait pas rire, vu comment tu te bas, tu ne vivras même pas suffisamment longtemps pour apprendre quoi que ce soit. Ça sera un miracle si tu arrives à survivre tout seul, ton invisibilité ne te servira éternellement tu sais gamin. »

Un autre coup d’œil à ses vêtements e je me rends compte qu’il commence sérieusement à me taper sur les nerfs. C’est quoi cette idée de vouloir absolument me ressembler ? Et franchement, un lance, c’est pas comme s’il allait se battre sur une monture et même là, son arme ne lui servirait pas à grand chose avant un moment. Il faudrait que quelqu’un lui apprenne à manier ce genre d’armes et ce quelqu’un ce ne sera pas moi. Il rajoute finalement quelques mots à mon intention pour me prouver qu’il pense qu’éventuellement je pourrais l’accepter avec moi. Il est bien sur de lui. Sa remarque me fait sourire. Je hausse les sourcils calmement. Il est drôle mais il a raison sur un point, j’aurais du le laisser crever là-bas. Il compte me sortir beaucoup d’arguments foireux comme celui-là je suppose. Et malgré mon sourire il me tape de plus en plus sur les nerfs. Ce dernier s’efface d’ailleurs rapidement, mon visage reprenant son air inexpressif habituel. Il me fatigue se gosse. Pourquoi veut-il à ce point m’accompagner ? Je lui ai rien demandé moi alors pourquoi il s’accroche comme ça… Toujours est-il que je crois qu’il ne va pas me lâcher. Et le voilà qui se met à me parler du grand but de sa vie. En effet il ne me l’avait pas dit. En même temps c’est pas comme si ça faisait huit siècles qu’on se connaissait, ça fait à peine quelques heures. Et pour tout dire je me fiche de son but dans la vie mais je crois qu’il est parti pour me parler de toutes ses pensées intimes. Et sincèrement s’il veut éliminer tout son clan je peux régler le problème en le tuant lui, ça ne me pose pas de problème. Il me tape vraiment sur les nerfs. Si j’accepte de le prendre je suppose qu’il arrêtera. En même temps je vais pas m’encombrer d’un boulet si je compte aller faire un petit séjour dans les montagnes.

[color=purple} « Tu ne me racontes pas ta vie, je ne veux rien savoir de tes états d’âme, tu ne discutes pas mes ordres, tu ne poses pas de questions sur pourquoi on va là où on va et surtout tu ne me ralentis pas… Et monte immédiatement sur ce dragon ! »[/color]

Après ces quelques mots je me retourne et grimpe sur le dos d’Ildrèg. Je jette un coup d’œil aux gardes. Ils commencent à beaucoup parler. La prime a du augmenter et ils commencent à penser que ça en vaudrait peut être la peine. Bah on va éviter le massacre pour cette fois-ci. Je me retourne pour voir le gamin qui se tiens d’une manière assez étrange sur le dos d’Ildrèg. Il va tomber à la seconde où le dragon décollera s’il reste assis comme ça. J’ai testé ça pendant suffisamment longtemps pour le savoir. Sans rien dire, je le tire derrière moi et le force à s’asseoir non loin de l’épine dorsale où il pourra s’accrocher en cas de problème. Et comme ça je pourrais le rattraper s’il tombe, le tout est qu’il ne s’appuie pas sur les ailes pendant le vol. Et puis pourquoi je m’inquiète pour lui, s’il me ralentit je le largue, il est hors de question que je lui cours après tout le temps pour m’assurer qu’il va bien. J’intime l’ordre à Ildrèg de décoller rapidement, ce qu’il fait sans broncher malgré son humeur plus que maussade du fait de ses quelques blessures. Nous nous rapprochons en rase-mottes des gardes qui nous attendent à l’entrée de la ville et passons juste au-dessus d’eux, à quelques dizaines de centimètres près ce qui leur arrache un cri de terreur assez satisfaisant. Ildrèg prend ensuite de l’altitude pour ne pas être gêné par les bâtiments qui approchent rapidement et bifurque une fois au dessus de la ville. Nous partons alors dans la direction des montagnes les plus proches, j’ai soudain envie de retourner dans ce genre d’environnement et puis je suis sûr que je trouverais quelque chose d’intéressant à y faire.