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 Lawrence Roch

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Lawrence A. Roch
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Lawrence A. Roch


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Race: Vampire
Armes: Un fouet - Un kriss - Son corps... Humm!
Pouvoirs: Obliviate - Néant

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MessageSujet: Lawrence Roch   Lawrence Roch Icon_minitimeLun 3 Sep - 22:52

~¤~ Général ~¤~



Nom : Roch

Prénom :
Lawrence Angelus

Age : Hm… Il doit environner les trois cents ans, tout au plus. Vive la longévité, voir l’immortalité, des vampires, n’est-il pas ?

Sexe : Masculin

Race: Vampire

Clan : Voleur, même s’il se la joue plutôt solo et n’écoutant pas son prétendu « Chef ». En fait, cela lui sert plutôt de métier. Il n’est pas vraiment intégré au « Clan ».


~¤~ Physique ~¤~



Taille : 1m79

Poid : 69kg

Description Physique : Oh Lucifer… Que peut-on bien décrire sur cet homme ? Il est l’antithèse du vampire maigrelet au teint cireux, les cheveux noirs et graisseux et au regard blasé. En même temps, y a-t-il seulement eu un vampire type ? Il nous importe peu de le savoir, pour le moment.

Un corps fait de sensualité, respirant la royauté et la débauche perverse. Commençons par le commencement. La démarche se fait souple, lente, féline et silencieusement. Un pas, puis l’autre, et encore. C’est une danse, un spectacle silencieux où seul son sourire fait écho de chanson. Il évite les obstacles, les contournes tel un serpent, son corps se courbant, se tordant de mille et une façons. Le voyez-vous, le remarquez-vous, ce port princier et ce pas conquérant ? Il danse, il vous nargue d’un sourire moqueur et cruel, sans vie.

Ses lèvres se parent d’or liquide, chatoyante couleur sous l’astre solaire. Elles s’ourlent d’un sourire, se retroussent sous la déception et se pincent les rares fois où il s’énerve. Ses lèvres prennent vie, se meuvent d’une conscience qui est leur. Elles attirent les regards, fines, bien dessinées et charmeuses qu’elles sont. Et juste là, voyez-vous ? Ces canines ressortent à peine, blanches, effilées, ultimes avertissements d’un sort qui pourrait vous attendre. Elles ne sont qu’à leur forme la plus minimaliste pourtant… Et ce nez, si fin, si droit.

Il est comme son possesseur : fier et beau. Quel insignifiant détail, vous dites-vous ! Ô Dieu, quelle douce erreur que vous commettez… Il est important que ce nez soit beau, car il équilibre ce visage, ne fait que souligner plus encore ce qu’il aime dire être la perfection. Cette face a perdu depuis bien longtemps les rondeurs de l’enfance pour arborer des charmes sans égal. Les joues se parent de rose, aguichent l’œil. Délicieuses courbes douces que sont les pommettes, hautes et saillantes.

Mais le summum de ce visage, de cette beauté se trouvent être les yeux. Oui, des yeux dessinés en amande, étirés, racés. Une frange de cils noirs souligne merveilleusement leur forme et ne rend son regard que plus envoûtant. Mais, c’est sous ces paupières closes que se trouvent ces joyaux : des prunelles d’une couleur jamais vu, éclatantes d’ironie et de dédain. Non, ce n’est pas un vert banal, quelconque, mêlé à du bleu. Un vert si pur, non pas émeraude mais…anis. C’est cela. Un vert synonyme de beuverie, de poison doux. Ses yeux ensorcèlent, capturent les âmes et les dévorent comme aucun autre démon.

La pâleur de sa peau est soulignée avec malice par une flamboyante chevelure rousse. A-t-on déjà vu pareille coupe ? Tellement en désordre, tellement désobéissant ! Les épis partent dans tous les sens, les mèches chatouilles amoureusement ce visage et font vibrer les prunelles. Elles caressent tendrement les épaules et la nuque et leur chaleur, leur brillance, ne font que confirmer leur douceur exquise. D’ailleurs, en parlant d’épaules, celles-ci bien formées ne sont pas pour autant carrées tel Musclor ! Elles dessinent une courbe agréable à l’œil, tout de finesse trompeuse. Il possède un corps fait de longueurs, de courbes délicieuses, comme s’il fut fait par les mains aimantes d’une Déesse. De sa peau monte un parfum d’exotisme, de chaleur mais aussi de maîtrise. Oh oui, une maîtrise dans tous les domaines…

Qu’à cela ne tienne. Pour faire perdre encore plus les esprits à ses victimes, il lui suffirait de se retourner, de se…dévoiler. Un dos où roulent des muscles nerveux, puissants. Inévitablement, l’œil suit cette chute, ce non-retour qui mène jusqu’au creux des reins. Les mains aux longs et fins doigts, aux ongles d'or, se posent avec une tranquillité et une nonchalance d’un autre temps. Et on voit que sa main droite est habillée d’un étrange gant d’écailles immenses et bleutées. Mais dans ce cocoon piquant, elle ne semble que plus douce, plus aimante et fragile. Veillez alors à ne pas déguster de sa poigne, elle est redoutable. Revenons à ce dos, cette partie de son corps qu’il semble terriblement chérir. Un phénix brûlant se déploie, incendie quiconque le regarde. Il couvre avec possessivité ce corps et ses ailes s’enroulent autour du vampire, tel un aman jaloux. Et sa queue enflammée consument avidement le creux de ses reins, déguste timidement le début de ces fesses. Quelle indécence délicieuse…

Et de quoi se pare ce vampire, si ce n’est de ces atouts que nous venons de découvrir ? De vêtements plus surprenants les uns que les autres. Il se croit en Orient, se prend pour un Maharaja. Ses tuniques ont des couleurs plus brûlantes, plus froides, plus éclatantes les unes que les autres. Mais, la plus courante de ses tenues se trouve être une simple chemise blanche s’ouvrant sur son torse où repose une croix stylisée. Sachez cependant que quoi qu’il porte, jamais il n’a mis un sous-vêtement…


~¤~ Mental ~¤~



Caractère : Tremblez, il vous regarde ! Ne soyez pas rassuré lorsqu’il se lèche avidement les lèvres, lorsque son regard coule sur vous comme si vous étiez du bétail, et que de sa gorge blanche monte un grondement rauque et doux. Il a faim, terriblement faim. Son sourire est dangereux, empli de vices obscènes, de douceur trompeuse et d’une gourmandise on ne peut plus vraie. Allons, n’oublions pas que malgré son sourire charmeur, ses yeux doucereux, il est un vampire. Fourbe créature que voilà ! Sournoise, trompeuse, assassine. C’est ce que tout le monde pense, non ? Bien, dévoilons la nature de cette créature…

Il n’a qu’un seul maître-mot : Plaisir. Sa vie toute entière a été régie par cette loi indémontable, indétrônable. Qu’importe les risques, les blessures s’il y en a, tant qu’il y aura du Plaisir. En toute situation, il est capable de démontrer de sa puissance, de faire déchanter ces ennemis et ses amis. En même temps, ce n’est pas comme s’il était une personne particulièrement fidèle, ne ? De lourds préjugés pèsent sur lui, mais il s’en contrefiche. S’il devait faire attention à chaque mot ou regard dits à son encontre, il serait mort à cette heure-ci.

Oui, il est arrogant. Sa personne est sculptée par l’orgueil et les vices de toutes sortes. Il vit sans se soucier d’autrui, rien que pour lui, est un égoïste fini et de surcroît, il se prend pour un Maharaja. Il s’amuse au dépend des autres, se fichent pas mal des blessures qu’il inflige. Il a conscience de sa puissance, de son charme, en use et en abuse. Sa franchise se fait cruelle et meurtrière et sa cruauté se fait ironique et implacable. Son indifférence est telle qu’elle paraît insolente et déplacée. Ses belles lèvres déversent un flot de froideur blessante.

Mais ça, c’est en-dehors de son chez-lui. C’est une facette comme une autre, un masque concupiscent mais pas faux pour autant. Chez lui, à l’abri des regards, tranquillement avachi, il est de nature calme et patiente. Sa douceur se trahit dans ses gestes, dans son regard vert plus doux et dans ses lèvres au sourire tendre. Il sent bon la tendresse, le calme et la sérénité. Il n’y a plus cette soif constante de sang, de douleur ou la recherche de puissance. Mais sa chaleur ne le rend pas moins solitaire. Au contraire. Confiné dans cette bulle douce, il est encore plus en retrait, plus éloigné du monde. Ce caractère lui vaut donc de ne pas avoir d’amis, ni de connaissances. Cependant, malgré son antisocialisme frappant et affligeant, il n’en connaît pas moins le respect et la diplomatie. Certes, sa langue de vipère reste une langue toujours aussi fourbe, mais au moins, il se montre un tantinet plus accueillant…seulement lorsqu’il y a une bonne raison à cela.

Votre Personnage Aime : Est-ce réellement nécessaire de poser cette question ? Bien… Faisons avec. Il vénère tout ce qui peut lui procurer du plaisir. Autant est-ce le sang et les tueries en masse, autant cela peut être des jours de sexe torride et débauché, autant cela sera de se la couler douce chez lui. Quoi d’autre ? Ah ! Saviez-vous qu’il a un petit faible pour les fruits exotiques ? Oh, et mesdemoiselles, ne tentez pas de l’amadouer de vos délicieuses formes, il aura juste envie de vous mordre pour vous faire disparaître de cette terre le plus rapidement possible…et il aspire vite, le bougre.

Votre Personnage Déteste : La vulgarité lui donne des ulcères. Très franchement, malgré sa langue bien pendue, il reste un bel homme et très classe aussi… Sinon, il a horreur des crèmes glacés et rester coucher sous le soleil. Sa peau ne bronze pas, mais les coups de soleil, même pour un vieux vampire, c’est plutôt désagréables. Et s’il voit des larmes de crocodiles aux coins des yeux de ces jeunes demoiselles, son seul réflexe sera de disparaître. Epargnons sa fine ouïe.

Qualités : Autant peut-il avoir un charme indéniable, des gestes lents et sensuels, autant peut-il être terriblement efficace. Efficace dans le fait de tuer ses proies, bien sûr. La séance torture, c’est autre chose, mais il la pratique régulièrement… Lorsqu’il exécute un travail, c’est avec précision et rapidité. Les gens de cette île ne sont franchement pas résistants !

Défauts : Doux Jésus ! Raccourcissons cette liste aux points les plus importants, voulez-vous ? Hormis son caractère tout bonnement merdique, il n’est pas très sociable et n’a pour l’instant jamais été fidèle. Mieux vaut avoir mille amants qu’un seul, à ses dires. Et ne trouvez-vous pas qu’il est terriblement gamin… ?


~¤~ Armes et Pouvoirs~¤~



Armes :
- Fouet, pour jouer au petit pervers comme et au vengeur masqué. Non, sérieusement. Son arme quoiqu’étrangement associée à la seconde, est des plus efficaces et remarquables, surtout lorsqu’on a une centaine d’année de pratique derrière soi ! Le fouet possède un tissage complexe de diverses peaux ainsi que de diverses fibres, lui conférant ainsi une surface écailleuse noire et brillante. La souplesse de cette arme est des plus impressionnantes, mais c’est surtout sa tenue qui est redoutable, car les écailles ne sont là que pour mordre vicieusement dans la peau et s’y accrocher fermement. Et puis, ce fouet l’a bien suivi durant plus de trois siècles, il s’y est donc attaché…
- Pour compléter la première arme, il y a…la seconde. Un kriss. Une arme à la lame torturée, tordue et douloureuse. Celle-ci est d’un noir surprenant alors que c’est une arme blanche. La lumière s’y pose lourdement et n’y projette qu’un reflet blanc. Le manche est orné de joyaux dont l’éclat nous aveuglerait. Mais là encore, dans un étrange soucis d’uniformité, lui aussi est noir.

Bon, bien sûr, comme tout bon vampire ET voleur, il se doit d’être capable de se battre au corps à corps, de façon rapprochée…très rapprochée… Attention, c’est un sale vicieux et les coups bas, il en connaît une floppée !

Pouvoirs :
- Obliviate. C’est en fait un bouclier autant psychique que physique qui le protège de la détection et des pouvoirs touchant l’esprit et le mental. Ce pouvoir est continuellement activé. Soucieux de son intimité et paranoïa légère obligent.
- Un pouvoir qu’il n’a pas nommé, mais qui est terriblement efficace en cas de pépin… Il peut se déporter l’espace d’une quinzaine de minutes dans une sorte de dimension parallèle non touchée par les attaques. Bien entendu, dans ce cas, lui-même ne peut pas attaquer. Seulement, l’activation de ce pouvoir entraîne forcément des effets secondaires et indésirables en vue de sa puissance. Lawrence reviendrait donc de sa ballade considérablement épuisé et affamé. Les tueries en masse et gratuite, c’est toujours après un petit voyage dans l’espace.

En vue de la puissance de ses pouvoirs, il n’a pas pu en développer d’autres malgré la caractéristique de sa race qui veut qu’ils soient capables d’en avoir quatre. Ces deux-là lui demandent une énergie constante et bien trop considérable pour pas qu’il en ait d’autres. Et non, la régénération rapide n’est pas un don inné. Tous les vampires ne l’ont pas forcément…

A suivre... (Sorry, l'histoire viendra un peu plus tard, j'suis tiraillé et quémandé là.)
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MessageSujet: Re: Lawrence Roch   Lawrence Roch Icon_minitimeLun 3 Sep - 23:05

Ouah la vache, ça c'est de la fiche Lawrence Roch 0101 Et un nouveau voleur, un !! Lawrence Roch 0101 Dès que t'as fini ta fiche t'es validé, aucun soucis de ce coté là Lawrence Roch 028
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Lawrence A. Roch
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MessageSujet: Re: Lawrence Roch   Lawrence Roch Icon_minitimeVen 14 Sep - 15:21

~¤~ Histoire ~¤~



« Entends les appels de la Lune,
Elle qui hurle à son enfant son amour et sa passion,
Elle qui depuis le Ciel veille sur les fils de la nuit,
Elle qui se teinte de rouge lorsque ses enfants font couler le sang.
Observe-la t’aimer,
Aime le ballet qu’elle te fait faire,
Et jouit de pouvoir passer le reste de ta vie ainsi. »



Londres. 1780. La nuit avait posé un étrange voile, ce soir-là, sur la ville. Pas un chat de gouttière, pas un rat. Personne ne s’aventurait dehors. Il faisait trop noir, trop incertain. Les petits groupes d’gens intéressants restaient dans leur planque, au chaud et à l’abri du regard de la lune. Si belle et si ronde, elle dominait de sa clarté immaculée une cité faite de noirceurs. Là, à Charing Cross, se situait une bâtisse richement faite.

Ses façades gravées auraient attiré les regards de mille personnes, le jour durant, mais dans la nuit noire, le bâtiment semblait étonnamment sinistre. Les anges qui protégeaient l’endroit avaient des airs de démons le soir venu. Leur visage lisse et parfait arborait des traits terrifiants et grimaçants. Leur bouche dessinée en un beau sourire était un rictus dévorant la moitié du visage et les boucles si rondes et figées prenaient l’apparence de monstrueux tentacules. Les mains si fines et délicates étaient crochues, griffues et menaçantes, tordues en d’improbables positions. Les ailes si belles et pures étaient devenues des toiles d’horreur sombres et promesses de souffrance.

La nuit changeait Londres pour lui donner l’image d’une ville jamais connue. Le portail de fer émettait un grincement aigu et un claquement sec lorsqu’il se refermait. L’herbe paraissait cassante, sèche, dans la brume automnale. Les arbres étaient menaçants avec leurs branches tordues, douloureuses et leur feuillage imposant. La pierre était froide, gelée. On pouvait la ressentir parfaitement, malgré tous les vêtements, malgré toutes les couches. On la sentait, là, vicieuse, prenante, possessive et jalouse. Elle bouffait, dévorait la chaleur, laissant l’esprit désemparé et le corps blessé. C’était bon.

La porte était…simple. Très simple. Constituée d’un seul battant finement ouvragé. Des gravures étranges mais esthétiques bariolaient le cadre de bois noir. La poignée simplement dorée se tournait deux fois vers la droite et une fois vers la gauche. Oui, une petite farce du propriétaire, disons. Le hall, si grand et si silencieux, était fait d’un carrelage si parfaitement propre qu’il en était impersonnel. On y voyait les reflets de toute chose. Quelques bouquets ici et là, aux airs fanés dans la noirceur de minuit, et un tapis. Long, pourpre, pétant, agressif. Depuis l’entrée, il se glissait sur les escaliers et menait à l’étage. Un chemin fait de sang et de rires lugubres.

En le voyant, on oubliait tout. Tout ce qui était hors de ce chemin. Les escaliers de marbre étaient…parfaits, monotones et en même temps, intrigants dans leur perfection obsessionnelle. La rambarde était couverte par un bois précieux et vernis, le préservant des taches. Puis un long couloir se présenta. Il était parsemé de portes à droite et à gauche, comme une espèce d’infection, de pullulement de masses rectangulaires et noires. Mais la dernière était la plus intéressante. Tapie derrière un épais rideau de velours noir, se fondant dans les ombres nocturnes, une porte à deux battants. Elle était si belle, cachée aux yeux de tous par un tissus. Elle étincelait, son bois si sombre engloutissant la moindre parcelle de lumière. Aucun besoin d’artifices, sa seule présence, sa couleur, avait un impact suffisant.

Les poignées s’abaissaient dans un chuintement à peine audible et…là, là s’étendait une chambre comme aucune autre. Quelle étrange pièce, quelle étrange atmosphère. Si sombre et si grande, il semblait que toute la demeure avait été bâtie autour de cette chambre. Le lit central était immense, titanesque. Rond, blanc, sa forme et sa couleur tranchaient avec une franchise surprenante avec le reste de la chambre. Les commodes noires, les armoires noires, tout était noir. Et alors que les rideaux étaient tirés, que les chandelles dansaient timidement, les draps de satin semblaient plus éclatant que jamais. Ils absorbaient la lumière pour la refléter en leur sein en une flamboyante clarté.

Et tout autour du lit, des masses informes, sombres, imposantes. Elles se pressaient les unes contre les autres, murmuraient avec empressement. Une jeune femme, couchée en son centre, se tordait, criait, se cambrait. Sa bouche s’ouvrait en grande pour déverser un flot de douleur. Finalement, lorsque le cri victorieux d’un nouveau-né face à la vie retentit, un homme abattit sans hésitation sa hache sur la jeune mère. Les yeux de l’enfant, ouverts et attentifs sur le monde qui l’entourait, n’étaient encore qu’une pâle représentation de leur future vivacité.

La claque retentit vicieusement dans toute la salle, comme écho de la douleur de l’enfant. Relevant dignement la tête, la joue d’un rouge éclatant, le jeune héritier Roch darda sur son tuteur un regard vert à la douleur contenue. Les larmes allaient tomber, presque : il n’en fut rien.

« Petit…insolent ! Comment as-tu osé m’humilier de la sorte ? Je t’avais dit de bien te tenir aujourd’hui ! As-tu seulement vu comment la marquise m’a regardé ? Cancre, bon à rien ! »

Et cela continuait ainsi. Il voyait cet homme – son grand-père, mais qu’il ne nommait que rarement ainsi – vociférer des insultes et prier Dieu pour son âme maudite. On lui avait dit, depuis tout petit jusqu’à maintenant, que sa mère avait été une pécheresse. Il était un enfant de Satan, issu de la folie d’une fille de bonne famille pourtant, âgée de dix-sept ans, et d’un fou clamant que le monde n’était pas fait de la main de Dieu, mais d’elle-même. Il était fils d’une sorcière jeune à la beauté éternelle et d’un démon au visage d’homme, envoyé par Satan pour pervertir le bonheur de l’homme. Tout simplement, il était un enfant aucunement désiré et que pourtant, le Baron Roch avait pris sous son aile. Il avait dit pouvoir terrasser le démon qu’il était et ranimer la bonté et l’intelligence de sa fille par cet enfant. Que d’étranges et cruels termes, ne trouvez-vous pas ?

« N’as-tu donc aucune considération pour moi ? Moi qui t’ai logé, nourri, habillé et instruit ! » hurla l’homme en secouant le bambin par les épaules. « Es-tu donc perdu à jamais ? Ma Sophie, si bonne, ne pourrait avoir laissé une aussi mauvaise graine ! Tu m’entends ? »

Encore des gifles. Plusieurs gifles. Finalement, le jeune garçon âgé de sept ans retourna bredouille dans sa chambre, le ventre vide, les joues gonflées tel un hamster. Ce ne fut que sous l’abri de son armoire, tapi entre les draps propres de son lit, qu’il se permit à sangloter. Sa petite bouille ronde et enfantine fut aussitôt inondée de larmes salées. Il reniflait, pleurait, se frottait les yeux et enfouissait son visage dans les draps. Quelques heures plus tard, minuit retentit de ces douze coups impérieux. Lawrence dormait enfin, suçant son pouce dans un geste tout à fait naturel.

La vie a un goût amer lorsque l’on n’est pas désiré. Plus encore si l’on est rejeté…

« Monstre ! Monstre !
- Tu n’es qu’un monstre !
- Bouah ! Me touche pas, le monstre !
- Les gens, et bien ils ont pas des yeux comme ça ! T’es un monstre ! »

Il se terra plus encore dans son coin, sujet aux regards moqueurs de ses camarades de cours. La pause de 10h n’était rien en comparaison à celle de midi, mais pourtant, malgré le temps qui passait, il ne se faisait toujours pas à ces paroles franches, dites de vive-voix par de cruels enfants. La franchise enfantine était terriblement blessante. Lorsque l’homme de savoir vint chercher les enfants, ce fut tout naturellement lui qui fut grondé : du gravas dans les cheveux roux, de la terre sur les vêtements et des écorchures sur les mains.

« Garçon, combien de fois t’ai-je dit de ne pas te mettre dans un état pareil ? Penses-tu à ton pauvre grand-père ? Cet homme si bienveillant ne souffre-t-il pas assez ? Et puis, tu es grand, garçon ! Nous ne sommes pas des sauvages ! Tu portes en toi un sang royal, anglais ! »

Ca recommençait. Sous le regard moqueur de ses camarades, le garçon accepta sans un mot tout ce qu’on lui dit, hocha la tête et alla au coin. Il avait appris que tenir tête ne faisait qu’empirer les choses. Il fallait laisser couler, même si se taire était la chose la plus douloureuse qu’il eut à faire…

La cloche de midi retentit. Rejoignant d’un pas trainant les autres élèves, ce ne fut que lorsqu’il passa la porte de la classe qu’on le retint brusquement.

« Mon garçon, le directeur souhaiterai te voir… »

Il acquiesça, sans un mot, et suivit l’homme d’un pas trainant, peu rassuré. Voilà un an qu’il était élève dans cette école privé et le voilà pour la première fois convoqué par le directeur ! Les couloirs semblaient plus hostiles que jamais, chemin de l’Enfer selon lui, et chaque pas résonnait avec une netteté inquiétante. Lorsque son professeur le laissa dans le bureau si grand, si…encombré et pourtant si froid, il sut que jamais il n’aurait dû suivre l’homme. La moquette bien nettoyée et brossée était épaisse, agréable et d’une douce couleur crème. Le bureau de bois clair était couvert de papiers et une plume, fine et élégante, brillait tel un joyau parmi toute cette paperasse.

A ses pieds jonchaient des vêtements…des vêtements d’enfant. Il recula, recula jusqu’à ce que la porte soit tout contre son dos. La poignée frappa contre l’arrière de son crâne, froide, bloquée. Et ce fut lorsqu’il entendit un sanglot douloureux qu’il paniqua, réellement. Son cœur commença à cogner, cogner, cogner toujours plus fort, irradiant sa poitrine de douleur. Son souffle se précipita dans un crescendo brusque tandis que des millions de fourmillements faisaient tiquer ses doigts nerveusement. Il se retourna et agrippa la poignée pour tenter de la bouger, de toutes ses forces. Sa voix se perdit dans un halètement effrayé alors que le bureau était doucement plongé dans la pénombre: les volets venaient d’être fermés.

Vite, vite, vite ! Il s’énervait sur la poignée, mettait tout son poids dessus et pourtant, rien n’y faisait. Alors il frappa, cogna de toutes ses forces contre le battant clos, haletant, désespéré. Mais un coup qui fit trembler la porte le fit cesser tout mouvement.

« Tais-toi ! Reste tranquille ! » qu’on lui disait de l’autre côté de la porte. Alors aussitôt, il recommença à frapper, à se jeter contre le battant de bois. Le stress l’étourdissait, la terreur faisait trembler son frêle corps. Alors quand une main immense, calleuse et moite se posa sur son épaule, il hurla. Il hurla de toutes ses forces. Ses petites mains partirent en tous sens, surprirent l’homme. Puis il s’enfuit de l’autre côté de la pièce avant de trébucher brusquement sur…un corps. Forme tremblante et floue, frissonnante et brisée, le jeune Roch crut reconnaître un des enfants qui formaient sa classe : Peters Jonathan Walker.

Il observa cette forme brisée avec étonnement, ne reconnaissant pas là le fier garçon aux épaules bien bâties malgré son âge. Cet enfant était grand et fort, dépassant facilement Lawrence d’une bonne tête.

« Pitié, pitié, pitié… Je vous en prie, pitié… Pitié ! » ne cessait-il de psalmodier.

Dans un souci de l’aider, le jeune Roch voulut le relever. Mais tout ce qu’il obtint fut des hurlements indécents de terreur et un regard voilé. Il sursauta et recula, butant cette fois-ci contre…des jambes, nues, et poilues. Elles étaient musclées et l’envoyèrent au sol d’un seul et unique coup. Le ricanement qu’il entendit l’inquiéta, mais ce fut surtout le sourire ravi qui le fit hurler à la mort.

Tiens… Quelle heure était-il ? On tambourinait à la porte de sa chambre avec rage. Et en entendant les cris rageurs de son tuteur, Lawrence se terra plus encore dans les draps. Cinq jours qu’il n’était plus allé à l’école. Qu’était-il advenu de son camarade de galère ? Il n’en savait rien. Lorsque la cloche annonçant la fin des cours avait retenti, on les avait habillés de force puis ils avaient été jetés en-dehors du bâtiment, tremblants et doutant de tout. Ils étaient restés ainsi durant de longues heures, jusqu’à ce que le soleil se couche. Alors enfin, Peters s’était relevé, séchant ses larmes, reprenant cette fière allure qui le caractérisait, et était parti d’un pas faussement impérieux. Sa démarche boiteuse avait de quoi susciter des questions. Lui n’était rentré que la nuit tombée…et n’était plus sorti de sa chambre.

A suivre... [N'en demandez pas plus tout de suite, on me dit que je dépasse la limite autorisée...]
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MessageSujet: Re: Lawrence Roch   Lawrence Roch Icon_minitimeVen 14 Sep - 15:23

Les trois premiers jours, il avait vomi, vomi comme jamais il ne l’avait fait. Cette simple action lui semblait purificateur aussi ne se retint-il pas. Il s’était lavé, aussi, souvent et violemment. Sa peau rougie et sensibilisée avait protesté de viles façons en lui envoyant une douleur qui l’apaisa provisoirement. Puis les deux jours suivants, il jeûna. La nourriture que laissaient les bonnes devant sa porte lui donnait des haut-le-cœur et il avait finalement établi son campement dans son armoire, comme chaque fois que quelque chose n’allait pas.

Mais voilà, il n’avait parlé de cet incident à personne. Et son grand-père semblait bel et bien à bout de patience…

« Sors d’ici, vil cancre ! Que fais-tu donc ? Détestes-tu tant cette famille au point de vouloir nuire à son image ! Ton directeur s’inquiète, il est venu voir ce qui n’allait pas ! Quel brave homme que de se déplacer pour toi… N’as-tu pas honte, vilain enfant ? Sors de là, Lawrence ! Que je te corrige de cette insolence ! Seigneur tout Puissant, pourquoi cet enfant est-il si désobéissant ?
- Mon bon Lord, se doit être les gènes corrompus du père, vous savez…
- Oui, vous avez tout à fait raison Mr Jones. Je suis si confus que vous assistiez à cela…
- Pas de manières entre nous, Mr Roch, je comprends tout à fait votre douleur ».

La discussion continua ainsi entre les deux hommes qui rapidement oublièrent la cause de la venue du directeur. Ce fut avec non sans soulagement qu’il entendit la porte principale claquer. Nul doute qu’il était tard à présent. Mais le martellement continu des bottes sur le sol l’inquiéta, à plus forte raison lorsque le tambourinement féroce de son aïeul repris avec force !

« Sors de là, Lawrence ! Sors, ou je briserai cette porte et jamais ne la remplacerai ! Sors d’ici, tu m’entends ? » tonna-t-il de sa grosse voix.

L’idée de perdre le peu d’intimité qu’il avait le fit bondir hors de son refuge. Il se précipita vers la porte de sa chambre et l’ouvrit, tremblant, pâle et emmitouflé dans un drap. Faisant fi de son inquiétante lividité et des tremblements qui secouaient le petit corps, le respectueux Baron empoigna son petit-fils par les cheveux et le traina hors de sa chambre.

« Mais qu’est-ce qu’il t’a pris ? Peux-tu m’expliquer quel démon t’a possédé pour que tu te caches ainsi ? Que voulais-tu faire ? Me faire accuser de te mal traiter, faire croire aux gens que je te bats ? Mais qu’ai-je fait pour mériter un cancre pareil ? »

Et il se crispait, sanglotait et secouait la tête, niant tout ce que disait son parent. Lorsqu’il fut déposé avec autorité dans le salon, il remarqua enfin qu’en fait… Si son directeur était parti, un autre homme l’attendait. Il était maigre, vieux, mais se dégageait de lui connaissances et sûreté. Il darda sur le garçon un regard perçant à travers ses épaisses lunettes ovales qu’il replaça d’un doigté habitué.

« Et bien, et bien… En voilà un garçon difficile que vous me présentez !
- Veuillez excuser les éclats d’avant, vous savez, il est jeune e-
- Suffit. Je vais m’occuper de lui durant quelques temps, comme convenu. Baron Roch, je vous prie de nous excuser à présent, mais il se fait tard, et je suis fatigué, aussi aimerai-je rentrer chez moi… »

Les nombreuses courbettes qu’effectuait Mr Roch ne semblaient pas atteindre cet individu étrange et détaché qu’était cet homme. Mr Joseph de Pontillon, un noble Français établie dans la campagne anglaise. D’une poigne ferme, ignorant les cris de détresse du jeune rouquin, il l’embarqua dans la voiture et ordonna au cochet de les ramener « à la maison ». Durant tout le voyage, ce ne fut que silence ponctué de reniflements et de regards apeurés. Et voilà une chose dont le jeune garçon se serait bien passé…

Les premiers jours avaient été particulièrement difficiles. Il fallait user de force pour se faire entendre et obéir de Lawrence. Celui-ci passait le plus clair de son temps à se cacher, à échapper à son nouveau bourreau – chose qu’il comprendra comme étant erronée plus tard. Il n’avait de cesse de se faufiler par les coins les plus improbables pour sortir de la maison, se nichant dans le bois non loin du chaleureux manoir des Cygnes. Puis, deux semaines après son arrivée, il commença à se calmer. Malgré la sévérité de Monsieur de Pontillon, jamais encore il n’avait usé de violence à son égard, contrairement à son aïeul. Aussi, la crainte toujours vive cependant, osa-t-il montrer le bout de son nez chaque fois que l’homme l’appelait.

« Jeune Roch, vous êtes priés de vous laver les mains avant de manger ! Nous sommes des gens civilisés, et non des sauvages !
- Oui M’sieur…
- Articulez, jeune homme ! Il est mauvais de marmonner.
- Oui Monsieur ».

Un mois s’écoula ainsi, étrangement calme et stressant à la fois. Le garçon oscillait entre crainte et laisser-aller. La jeune Madeleine, une bonne aux hanches larges et aux joues rouges, venait le border chaque soir depuis son arrivée et lui contait de merveilleuses histoires pour qu’il s’endorme, l’esprit serein. Il lui semblait d’ailleurs que cette jeune femme faisait de la magie, car alors qu’il n’aimait pas boire le lait, il lui suffisait de mélanger magiquement des fraises à celui-ci et le goût devenait merveilleux ! Il en raffolait tellement qu’il inventa plusieurs fois de ridicules mensonges pour en ravoir.

« Mais Madeleine, Monsieur Carlèche a bu mon lait ! Il tenait le verre comme ça, expliqua-t-il, puis gloups ! Il a tout bu ! »

Il semblait désespéré et pointait sans cesse le gros chat noir de Monsieur de Pontillon qui miaula une nouvelle fois, comme pour prouver son innocence. Soupirant, Madeleine mit ses poings sur ses hanches et s’adressa de manière formelle à Monsieur Carlèche.

« Môsieur, il semblerait que tourmenter notre petit Lawrence soit un de vos jeu favoris ! Puisse cela vous plaire j’espère, car j’avais préparé spécialement pour vous un succulent morceau de poulet… Mais, mon bon monsieur, expliquez-moi alors ce qu’est cette étrange moustache rose qu’a nouvellement acquis Monsieur Lawrence ! »

Le garçon plaqua ses mains sur sa bouche, surpris. Il s’était pourtant bien débarbouillé après avoir bu son lait ! Un regard vers le sourire victorieux de la jeune bonne lui apprit qu’il s’était fait avoir en beauté. Croisant les bras sur son torse, il bouda tant et si bien que la jeune femme dut le porter dehors en riant.

« Maintenant, vous allez rejoindre Monsieur de Pontillon au jardin. Il vous attend depuis ce matin. Allez, dépêchez-vous jeune homme, et que je ne vous vois pas chercher des fraises ! » menaça-t-elle à l’aide de sa spatule de bois.

Amusé, le garçon s’en alla gaiement rejoindre son actuel tuteur. Mais au fil du chemin, il perdit lentement de sa bonne humeur pour ne montrer finalement qu’une bouille inquiète et quelque peu apeurée. La journée fut longue, ponctuée de petit coup de règle sur la tête, d’anglais à apprendre et de mathématiques. Il n’aimait pas les maths. Même si c’était simple, il préférait largement bouquiner. C’était sa nouvelle passion.

Il passa une étrange année ainsi, entre les rires et son anxiété disparaissant avec le temps. Il lui arriva même de se présenter devant Joseph de Pontillon avec un grand sourire. Oublié le garçon timide et soumis, Lawrence sentait bon le soleil et le bien-être à présent. Pourtant, une rencontre fortuite souleva les méandres d’un passé douloureux…

« Jeune Lawrence, dépêche-toi, nous devons nous rendre au village si nous ne voulons pas rater la fête !
- Oui Monsieur, j’arrive !
- Et ne cours pas dans les couloirs…, soupira l’homme. »

L’instant d’après, Lawrence arriva vers le vieil homme sur les fesses, grimaçant de douleur tandis qu’il chaussait ses bottes. Souriant timidement à l’homme, il termina d’enfiler son manteau et se présenta au Français, souriant. Bien nourri et s’amusant au soleil, Lawrence avait regagné des couleurs et prit des centimètres. Du haut de ses huit ans, il en paraissait dix et le sourire innocent qu’il arborait n’était pas pour calmer les flatteries de ces dames sur ce « bel enfant », tout particulièrement ses yeux. Enfin, un éclat vif et intelligent y brillait, faisant luire plus encore cette couleur déjà si spéciale. Ils se rendirent rapidement au village à l’aide de chevaux. Joseph était un adepte de la monte et avait enseigné ce simple plaisir au jeune garçon.

La fête battait déjà de son plein alors qu’il faisait encore jour. Les dames dansaient en riant, les hommes buvaient en riant, les enfants s’amusaient en riant. Tout était parfait.

« Monsieur de Pontillon ! Quelle surprise de vous voir ici !
- Mr Jones, je suis ravi de vous revoir en bonne santé ».

Descendant de sa monture, le garçon se figea brusquement, comme frappé par un sort inconnu.

« Non… Pitié, non, je vous en prie… N-AAAHHH !!
- Calme-toi mon petit… Hmm ! Oui, ô doux Jésus ! »


« …ment je n’aurai jamais cru que vous habitiez si près ! Mon bon Monsieur, je ne vous ai hélas jamais croisé !
- Voilà fort longtemps que je ne suis pas revenu à la fête du village. Et permettez-moi de vous présenter…mon jeune poulain.
- Votr-… ».

Il se sentait dénudé sous ce regard sombre et pervers. Ce sourire soudain si lent, si doux lui parut de mauvais augures et il serra fortement la veste de son tuteur. La main ridée de celui-ci passait avec lenteur dans ses cheveux, apaisant les battements fous de son cœur.

« Présente-toi donc…
- J… Je m’appelle… Je m’appelle Lawrence Roch, Mister. Je…suis enchanté.
- Mais moi de même mon petit…
- Vous savez Mr Jones. Je fus surpris, la première fois que je le vis, de trouver d’étranges marques en forme de mains sur son petit corps. Et, voyez-vous, je trouvais encore plus étrange qu’il évitât ma présence. N’est-ce pas…intrigant ? Mr Jones ?
- Hum… Je… Oui, tout à fait, cela est très inquiétant.
- Je trouve aussi… Surtout que les dames de la maison n’avaient aucun mal à l’approcher, voyez-vous. J’eus alors peur qu’un dangereux personne ait violenté Lawrence, mais…
- M-Mais ?
- Nous allons rater la fête si nous continuons de parler, n’est-ce pas ? Allons donc nous amuser, Mr Jones ! »

Il se souviendrait durant toute sa vie de ce soulagement, de ce…de ce brusque sentiment de gratitude qu’il avait ressenti à l’encontre de son protecteur. Jamais il ne connut une aussi belle année, et de retour chez son parent pour les vacances d’été, il ne cessa de s’instruire, d’aimer les caresses du soleil sur son corps. Cinq années de plus passèrent ainsi, entre l’habitat qu’il considérait comme sa propre demeure à présent, et la riche maison de son grand-père, sans plus jamais recroiser ce bon Mr Jones…

Ce mois d’août fut particulièrement rude pour les paysans anglais. D’averses en averses, de froid en froid, les récoltes se faisaient rares et finirent plus rapidement que prévu par disparaître. Il faisait terriblement froid en ce mois d’août 1783.

Du haut de ses quatorze ans, cloîtré à la fenêtre de la maison de son grand-père, Lawrence avait perdu tout ce qui faisait de lui un garçon chétif et timide. Le sourire qu’il arborait malgré le mauvais temps avait définitivement ravi les servantes de la demeure et les invités de plus en plus fréquents. Ce soir encore, une fête était donnée chez le Baron. Et pour ne pas changer, il y participait à peine. Quelques danses avec des femmes aux seins manquant de sortir de la robe, des sourires polis face aux hommes et des baisemains aux femmes d’âge mûr. Il soupira longuement, le regard rivé au-dehors, dans les rues presque vides. Et son regard intercepta alors cette ombre. Jamais telle beauté ne lui fut permise de voir.

D’une taille honorable, cet homme à la peau d’albâtre avait des épaules puissantes, carrées. Son chapeau haut-de-forme élégamment porté masquait son visage. Mais pas ce sourire. Pas ce sourire connaisseur, courtois lorsqu’il croisait une femme, un homme. Les grandes mains n’étaient pas cachées par d’immondes gants et semblaient autant délicates que puissantes. Il ne sut pourquoi, mais il imagina ces mains le caresser furtivement mais lui laissant une grande impression de force. Il en retint son souffle. La longue chevelure blonde était retenue en un catogan aguicheur, serpent blanc et scintillant sur cette cape noir.

Le jeune homme sortit précipitamment de la demeure, se yeux fouillant avec empressement la ruelle. Personne.

« Que cherches-tu, jeune homme, pour sortir ainsi sous ce froid cruel ? » murmura à son oreille une chaleureuse voix ironique.

Il se retourna brusquement, plongeant alors dans une mer d’un bleu glacial. Ce n’était pas une couleur banale, pas un bleu que l’on pouvait croiser chaque jour. Le centre semblait pris par les glaciers polaires, s’étendant au fur et à mesure en un bleu clair toujours aussi froid, mais à la couleur déjà plus présente. L’homme sourit, dévoilant une rangée de dents parfaite, et leva une main vers le rouquin. Caressant de sa paume étrangement froide la joue brûlante du jeune Roch, il se rapprocha plus encore, scrutant ses yeux avec attention.

« Tu m’as l’air un peu trop pressé, garçon. Savoure la vie autant que tu peux, elle a un goût onctueux et…surprenant si tu prends le temps de la déguster. Elle te ravira comme rien d’autre ne peut le faire… » souffla-t-il en posant un index taquin sur son nez. « Et garde cet éclat dans tes beaux yeux, je l’aime. Mon garçon, nous nous reverrons très certainement… »

Comme dans un mirage, le jeune homme cligna plusieurs fois des yeux, surpris de n’avoir que le vide pour compagnon. Les jours qui se succédèrent durant plusieurs années lui laissant un goût amer dans la bouche. Il n’avait en tête que cet homme si spécial qu’il croyait retrouver dans chaque regard trop bleu qu’il croisait. Au détour d’une rue, une chevelure trop blonde attirait son regard et dès l’instant où il avait rattrapé cette personne, il s’avérait que ce n’était encore que des illusions. Une cape trop longue de satin l’interpelait, et immédiatement il courrait après. Son grand-père le croyait fou et Joseph – comme il lui était permis de l’appeler ainsi à présent – ne cessait de dire de lui chaque fois qu’il se faisait avoir par la vie.

« Je n’ai pas rêvé mon Homme aux Bleus Yeux, mon ami, dit-il en regardant Carlèche, je n’ai pas rêvé ce sourire si…intriguant, cette voix si rauque et ces mains froides. Alors pourquoi Diable ne l’ai-je toujours pas revu après tant d’années ? Mon ami, Carl-… »

A suivre...

[Je poste déjà ça, la suite viendra...dans pas trop longtemps]


Dernière édition par le Ven 14 Sep - 23:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lawrence Roch   Lawrence Roch Icon_minitimeVen 14 Sep - 21:54

Ciel, mais c'est un véritable roman que tu nous écrit là Lawrence Roch 0101 La vache on a jamais vu ça, même Halibel et Sairyu ont fait une histoire moins longue Lawrence Roch 0101 Bon, dis nous quand t'auras finis hein Lawrence Roch 0101
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MessageSujet: Re: Lawrence Roch   Lawrence Roch Icon_minitimeVen 21 Sep - 23:56

Il s’assit lentement, sur son lit. Il suivait des yeux cette délicate main caresser inlassablement le chat ronronnant, ces lèvres se relever en un sourire moqueur et ses yeux trop bleu posés sur lui. La chevelure si blonde était toujours la même, si ce n’est plus magnifique encore que dans ses souvenirs et les épaules si puissantes étaient magnifiées par une chemise de soie blanche.

« Mon ami, je te présente mon jeune tortueux apprenti…
- Monsieur Joseph !
- …jeune Lawrence Roch. Lawrence, voici un ami de longue date.
- Enchanté, jeune homme, je me nomme Joel von Balthus. Mais appelle-moi Joel, sinon, je vais me sentir très vieux…
- Joel, j’espère que tu nous feras l’honneur, à moi et à Lawrence, de rester ici durant quelques jours. Demain est l’anniversaire de ce très cher garçon, il fêtera dix-huit ans…
- Quel…magnifique jeune homme qu’il sera, alors ».

Ledit jeune homme ne sut jamais s’il frissonna à cause de ce sourire ravi que lui offrit Joel, ou à cause de ce regard dont la flamme de la faim y brûlait avec une passion déroutante. Mais le lendemain, sous la joie et l’amusement, il oublia tous les tracas que la venue de cet homme avait causés. La fête se déroulait au village dont le centre était animé par un feu de joie immense. Les jeux affluaient sans cesse, synonymes de rire, et tout le monde y participait. L’actuel cache-cache durait déjà depuis une heure. Bien sûr, si la moitié du village se cachait et que l’autre moitié se cachait, cela allait encore durer…

Se faufilant entre les maisons, courant vers le petit bois avoisinant le village, Lawrence eut un sourire satisfait en ne croisant personne sur son chemin. Il avait toujours aimé se cacher dans la cime des arbres. En bon vivant qu’il était devenu, il s’était découvert une passion pour grimper dans les arbres, ce que les amis du village lui reprochaient d’ailleurs toujours. Vraiment agaçant de le déloger de son habitat « naturel », on dirait un singe, quel ange farceur et etc. Mais à peine put-il s’accrocher à un arbre comme le singe qu’il était qu’une poigne ferme le fit redescendre immédiatement.

« Ts-ts-ts… Que dirait Joseph en te voyant grimper aux arbres, hm ? »

Joel le retourna et le tint par les épaules, souriant victorieusement, et chuchota à son oreille un petit « Trouvé ! » satisfait et moqueur. Son sang ne fit qu’un tour. S’il avait trouvé cet homme charmant auparavant, il le trouvait là juste grossier et agaçant…et surtout, bien trop près de lui pour son bien. Son poing partit automatique, devançant sa pensée, mais fut intercepté. Et le sourire moqueur que lui avait offert l’homme ne fit que s’accentuer plus encore. Et soudain, le blanc. Un blanc pur, enivrant, qui attisait en lui un sentiment qu’il ne sut identifier. Lorsqu’il reprit connaissance, il gisait au sol, couché sur une veste qu’il identifia comme étant celle de Joel.

« Qu’est-ce que…
- Si j’avais su qu’un seul baiser suffisait à t’envoyer au Paradis…
- Q… Quoi ? »

Pourtant, il le croyait. Même s’il avait perdu connaissance, il croyait cet homme qui disait l’avoir embrassé. Et étrangement, cela ne le gênait pas. Durant tout le reste de la fête, il fut…étrange, comme un peu absent. Il se forçait au rire et au sourire. Ses joues le tiraient étrangement et son sourire crispé lui engourdissait les muscles. Rapidement, tandis que la fête virait en une espèce de danse niaise, le jeune homme s’enfuit, préférant la compagnie du vent à celle des femmes un peu trop entreprenantes à son goût.

« On rêve, mon bel agneau… »

Inutile de sursauter, ni d’être surpris. Il avait compris depuis des années que cet homme, Joel, vous surprenait tel un fantôme. Aussi le laissa-t-il s’approcher, l’envelopper dans un cocoon de douceur et d’ironie, le câliner tel un vulgaire animal. Entre ses bras, sous ses doigts, contre son torse, Lawrence se sentait plus étrange qu’étrange, plus détendu que jamais et en aucun cas il ne saurait dire d’où lui venait cette sensation bizarre de sécurité. Sa tête retomba en arrière, dévoilant un cou blanc, à la pomme d’Adam tout juste visible. Et il ne put que fermer les yeux sous les lents et doux baisers que lui offrait l’homme.

Et à travers ces exquis cadeaux, il sentait comme une surprenante chaleur enivrante et engourdissant l’envahir petit à petit. Cette sensation l’envahissait lentement, tel un vicieux poison, s’accaparant de ses sens et de son corps. Il crut vaguement entendre des halètements et n’aurait su dire s’ils venaient vraiment de lui.

« Voilà… Laisse-toi aller, c’est bien. Tu es si beau… Ouvre les yeux, je veux les voir, ces joyaux à travers lesquels tu observes notre monde. Montre-les moi, je le désire tellement ! »

La voix avait quelque chose de guttural, comme venant d’outre-tombe. Elle lui chatouillait l’oreille, lui réchauffait le cœur et faisait frissonner son être de par et d’autre. Sa main remonta avec lenteur, comme engourdie, le long d’une puissante épaule à laquelle elle s’y accrocha mollement. Poussant contre ce corps, comme s’il souhaitait s’unir, Lawrence finit par ouvrir les yeux, dardant ses orbes vibrantes de plaisir et d’incompréhension sur Joel. Joel au sourire si rayonnant. Joel aux dents si effilées. Joel au baiser si intense. Joel, tout de Joel…

Lorsqu’il reprit ses esprits, Lawrence était allongé sur un lit moelleux, nu, enfoui sous une épaisse couette et reposant sur au moins dix oreillers. La première évidence fut qu’il n’était pas chez lui. La seconde fut…

« Tu reviens à toi, mon tout beau ? Reste calme, tu es encore faible… »

Et le baiser qu’il reçut tâcha de lui dérober le reste de ses forces. Il en ressortit pantelant, en sueur, le regard perdu dans un brasier de désir et le corps tendu comme un arc. Malgré qu’il fut un bon catholique, allant à la messe chaque dimanche, il ne put refuser les galanteries que lui accorda Joel et même, lui en redemanda. Bien sûr, sa virginité était tout intacte, mais il n’était plus certain par contre de son amour pour les belles poitrines ! Il n’avait en tête que cette odeur virile, ce musc si puissant et qui le sapait de toutes ses bonnes résolutions, ne laissant plus qu’en lui le Désir et l’Envie. Il passa des nuits entières, des jours entiers, entre les bras de cet homme, savourant ses mains comme rien d’autre. Aucun met aussi exquis soit-il ne pouvait égaler la finesse de ce qu’il avait…

Il était affalé sur le lit, savourant quelques raisins juteux et croquants. Tous les jours ils étaient plongés dans le noir. Les rideaux épais et sombres étaient constamment tirés et il n’y avait pour source de lumière que de multiples bougies. Lawrence ne s’en plaignait pas, il était même ravi. Mais cela commençait à l’intriguer. Monsieur Joseph de Pontillon ne le cherchait-il pas ? Ou Joel avait-il reçu son accord pour s’accaparer du garçon ?

« Pourquoi ? Tu ne te plais pas avec moi ? N’est-ce pas bon, tout ce que je t’offre ?
- Si, mais…
- Mais ?
- Je… C’est surprenant, je veux dire. J’aime la chaleur du soleil sur ma peau, et cela me manque. Les rayons qui se jouaient de moi… Madeleine disait que je brûlais, tout comme le Soleil. Et sa voix me manque… »

Les lamentations commencèrent à venir. Malgré tout le plaisir qu’il avait à être avec Joel, les questions commençaient à envahir son esprit et de plus en plus souvent, il refusait les jeux érotiques qu’ils avaient l’habitude de faire. Et ceci, au profit de réponses.

« Mais… POURQUOI ? N’étions-nous pas bien ? N’étais-tu pas heureux ? Lawrence, mon beau Lawrence… Pourquoi me faire cela ? Ne t’ai-je pas dit ? Que je ne voulais que ton bien, ton bonheur… » Joel le tenait contre lui, caressant distraitement le torse du rouquin de sa pâle et longue main. De ses doigts agiles, il tiraillait et pinçait les tétons du garçon, faisant gémir celui-ci. « Mon bel ange, laisse-moi te posséder jusqu’à en mourir. N’en as-tu pas envie ? Ne bouillonnes-tu pas de plaisir lorsque je te touche ? Réponds-moi, et réponds-moi avec toute l’honnêteté que possède ton cœur…
- J-J’ai envie… Joel, arrête s’il te plait ! J’aime rester ainsi avec toi. Ta compagnie me fait du bien, mais… Qu’est-il advenu de Joseph ? Et Madeleine ? Et comment la fête s’est-elle terminée ? Depuis combien de jours suis-je ici ? Joel, je t’en prie, comprends-moi, je suis inquiet… »

Le silence fut des plus éloquents. Toutes personnes connaissant un minimum Joel savait que lorsque celui-ci devenait ainsi silencieux, c’est qu’il y avait un mauvais présage.

« Très bien. Tu veux revoir Joseph et cette petite bonne à rien de Madeleine ? Soit ! Dépêche-toi, habille-toi ! Nous partons sur le champ !
- Joel… Joel ! »

Inutile. Il le savait, aussi se dépêcha-t-il de se vêtir des plus beaux atouts qu’il put trouver. La joie de pouvoir revoir cet homme si incroyable et cette gentille Madeleine lui redonnait le sourire. Le chemin en voiture fut lent, long et surtout, tendu. Ses tentatives pour approcher Joel se soldaient par des échecs cuisant et douloureux pour ses mains, aussi resta-t-il finalement tranquillement dans son coin. Pourtant, un sentiment oppressant et insidieux commençait à faire chemin en Lawrence. Cette route, elle lui semblait familière. Mais en même temps, ce sinistre silence commençait à l’inquiéter. Quelque chose n’allait pas.

Lorsque la calèche cessa toute activité, Lawrence se précipita au-dehors, oubliant toutes ses craintes pour arborer un magnifique sourire. Le sol était noirci et puait atrocement. Une odeur de chair brûlée et de sang cuit embaumait tout le village autrefois si gai et sentant bon les fleurs de pommier. Ici et là se trouvaient encore des cadavres calcinés. Mais ce qui était le plus terrible était…ces sourires accrochés à leur visage méconnaissable. Une grande ouverture en demi-lune, dévoilant des dents noircies par les flammes. Ils étaient comme fous de joie. Et leurs yeux ouverts sur le monde, vides, semblaient le fixer obstinément.

Ses jambes se fauchèrent sous lui. Il ne pouvait détacher son regard de ces visages noirs et pourtant souriant. Le visage blême, tremblant et en larme, il eut beau s’avancer vers les villageois morts, la peur qui le terrassait à cet instant l’empêchait de fermer les yeux. Que s’était-il passé ? Comment cela était-il arrivé ? Quand cela s’était-il produit ? Et pourquoi ? Toutes ces questions, aucune réponse. Jamais Joel ne lui dit pourquoi, de même que la raison de sa vie sauve.

Le coup de grâce fut très certainement Monsieur de Pontillon et Madeleine. Au milieu de la place, là où se trouvait aussi le feu, ils dansaient. Ils dansaient, bienheureux dans leur mort. Ils étaient là, debout, face à face, et accroché à leur visage le même sourire que chez les autres. Cet air totalement débile et pourtant tellement affreux. Ce sourire qui fendait leur face telle une large plaie. Lawrence ne reprit connaissance que deux semaines plus tard. Et durant sept nuits et sept jours, il fut tel un mort, lui aussi. Amorphe, insensible à toutes les actions extérieurs, à tous les stimuli.

Son retour à la vie avait une origine inconnue. La seule chose était qu’un beau matin, il remercia Joel qui lui apportait son petit-déjeuner. Il ne se souvint plus que d’une nuit agitée où il n’avait cessé de crier et de se tordre sous les attentions aucunement chastes de son ami et compagnon. Plus tard, on comprendrait qu’en fait, le souvenir du retour au village avait disparu de son esprit, ne laissant en lui qu’une phobie atroce des incendies et des brûlures sévères.

« Lawrence… Ne voudrais-tu pas voir le monde avec moi ?
- Tu poses de drôles de questions ces temps-ci… Bientôt, tu voudras me demander en mariage ! »

Le rire las de Joel retentit dans toute la maison et fit soupirer le jeune rouquin. Celui-ci ferma d’ailleurs son bouquin et prit son ami dans les bras, lui caressant le dos calmement. Voilà un mois qu’il était ainsi, à se plaindre, à geindre, à parler de choses totalement incompréhensibles pour Lawrence et surtout… Il ne cessait de marmonner un nom. Enfin, c’était ce que pensait le rouquin. Après tout, les meilleurs géographes du monde avaient dessiné ce à quoi ressembler leur Terre, non ? Et l’actuelle île de « Neverland » n’existait justement pas…

« Arrête, Joel, tu délires complètement…
- Lawrence… Dis-moi que tu me crois, dis-moi que tu resteras avec moi ! Ne me laisse pas, mon beau Lawrence, ne me laisse pas… »

La plupart de leurs journées se résumait maintenant à ça : Joel tentait de convaincre le rouquin pour un voyage autour du monde, pour retrouver cette fameuse île et Lawrence refusait avec toute la force qu’il possédait. Ensuite, l’homme essayait de le charmer par… d’autres moyens plus vils puis finalement, sortait de la maison pour ne revenir que tard la nuit. Et à chaque fois, on reportait un nouveau mort… Certes, Lawrence n’était pas idiot, il y avait des centaines de personnes qui sortaient la nuit tombée, mais il ne pouvait s’empêcher de suspecter cet… son ami.

« S’il vous plaît, surveillez-le avec discrétion… Je me fais énormément de soucis pour lui, il est comme… instable, chuchota le jeune homme.
- Ne vous inquiétez pas, si quoi que ce soit arrive, vous serez le premier averti » affirmèrent les policiers avant de partir.

Il se laissa aller contre le canapé et serra les dents. C’était… la première fois de sa vie qu’il agissait de cette façon. Durant tout le reste de la journée, il refusa de voir son ami, s’enfermant dans la bibliothèque et se perdant dans les ouvrages. Le jeune homme n’arrêtait pas de jeter de petits coups d’œil derrière lui, croyant voir une ombre ici, une autre là. Il devenait paranoïaque… Pourtant, à la tombée de la nuit, le calme se fit à nouveau dans la maison. Se laissant prendre par ce silence, Lawrence sortit… Une faible lumière lui indiqua que des bougies étaient allumées dans la salle de repos, aussi se dirigea-t-il là. Ses pas étaient lents, sa gorge sèche et il poussa la porte en couinant le prénom de son ami.

Celui-ci était assis sur le fauteuil, le menton posé sur ses mains jointes devant lui. Et il semblait… étrange, surtout qu’une inquiétante odeur flottait dans la pièce.

« Joel ?
- Pourquoi… Pourquoi m’as-tu fait ça, Lawrence ? Pourquoi… à moi !
- Qu’est-ce que…
- Lawrence, mon beau Lawrence… Pourquoi m’avoir fait ça ? Pourquoi me priver de toi ? Pourquoi douter de moi ? Pourquoi, Lawrence… Pourquoi ?! » hurla-t-il brusquement en se redressant, le regard flamboyant.


A suivre...

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MessageSujet: Re: Lawrence Roch   Lawrence Roch Icon_minitimeSam 22 Sep - 12:18

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MessageSujet: Re: Lawrence Roch   Lawrence Roch Icon_minitimeSam 22 Sep - 12:20

*prépare l'équipement pour Colin-Maillard...*


hey lawrence, viens, on va jouer pres d'la falaise! 0:]
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MessageSujet: Re: Lawrence Roch   Lawrence Roch Icon_minitimeSam 22 Sep - 20:28

Mdrrrr
Mais arrêtez de flooder sur ma ficheuuuuh !! XD
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Irroüs Atyckom
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Irroüs Atyckom


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MessageSujet: Re: Lawrence Roch   Lawrence Roch Icon_minitimeSam 22 Sep - 20:41

Ne dit on pas : "l'arroseur arrosé" ?? xd

je ne floode pas je commente désolé lawrence mais l'occasion était trop belle xd
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Lawrence A. Roch
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MessageSujet: Re: Lawrence Roch   Lawrence Roch Icon_minitimeSam 13 Oct - 13:55

Et soudain, le feu grandit, s’amplifia, dévoilant assis sur le canapé… Les deux policiers. Blancs. Morts. Deux trous distincts se trouvaient sur leur gorge. Et toute la littérature qu’il avait ingurgitée avec tant de passion lui revint brusquement, aidée aussi par les hurlements de son compagnon… qui dévoilaient ses dents effilées et blanches. Trop blanches. Trop pointues. Il cria, hurla, se débattit de toutes ses forces lorsque le blond l’attrapa et le secoua. Il se sentait perdu, effrayé… Et une question se posa à lui : pourquoi Joel sortait-il autant à présent alors qu’avant, aucun de ce genre de meurtre n’avait été commis ? La réponse lui arriva de plein fouet, de la bouche même du vampire…

« Lawrence ! Lawrence !! Pourquoi te refuses-tu à moi, à présent ? Pourquoi ? Réponds-moi, Lawrence ! Qu’ai-je fait pour mériter ton éloignement, qu’ai-je fait pour que tu m’évites ainsi, toujours… toujours enfermé dans cette bibliothèque qui sent le moisi ! Si c’est comme ça, et bien, je la brûlerai, ta bibliothèque, tu m’entends ? Je la hais, cette salle remplie de ces horreurs, de tous ces… bouquins… Idioties ! »

Et il se laissait faire, se laissait emporter par la rage de cet homme dont il ne reconnaissait même plus le visage. Celui-ci était déformé en une grimace immonde, tirant les traits normalement fins de Joel pour former un visage de démon hystérique. Il se laissa clouer au sol, le blond le dominant de toute sa hauteur et sa puissance, se laissa mordre, ne poussant qu’un bref cri de douleur, et se laissa sucer le sang… Il n’avait jamais ressenti cet acte auparavant, sûrement trop occupé qu’il était à supporter le plaisir que lui offrait Joel. Mais en cet instant, cette morsure n’était qu’un acte barbare de plus, alors il resta tranquille, s’offrit malgré sa peur, sa terreur…

Il crut vaguement entendre des sanglots, des excuses proférées à il ne savait plus qui… Etait-ce lui qui s’appelait Lawrence ? C’est cela ? Il ne répondit pas aux baisers qu’on lui offrait. Il était hagard, juste ivre à cause d’un alcool dont il ne se souvenait même pas avoir bu. Puis quelque chose coula sur ses lèvres, quelque chose… d’onctueux, de goûteux, qu’il s’empressa de lécher et d’en redemander, faiblement. On lui présenta un poignet et il l’attrapa, suçant de toutes ses forces ce breuvage qu’on lui offrait. Et c’était bon, terriblement bon…

Il resta endormi durant une semaine. Une semaine entière qu’il passa dans le grand lit, se tortillant, soupirant, rêvant d’un étrange paysage bleu azur, d’une forêt si dense qu’on ne pouvait rien voir, d’étranges personnes avec la peau d’un sombre bleu et surtout… surtout, il se rappela d’un homme, grand, dont la chevelure avait un parfum qu’il ne connaissait pas, dont le sourire avait un je-ne-sais-quoi d’incroyable et dont le torse était tendrement chaleureux.

« Joel… Joel, tu m’as manqué. »


A partir de cet instant, le reste de sa vie ne devint plus qu’une succession de tueries, de plaisirs charnels. On traquait les gens comme lui, qui aimait les gens du même sexe, la bêtise humaine allait en grandissant et les problèmes avec. Et puis, les envies de voyage de Joel revinrent, encore plus fortes, plus puissantes, plus insistantes. Il avait loué les services de matelots dans le dos de Lawrence, lui avait caché l’existence d’un bateau qui n’attendait plus qu’eux, et avait profité de la faiblesse de Lawrence pour les faire embarquer.

Le défaut du rouquin était que, souvent, dans son entêtement, il ne se fixait plus que sur ce que Joel lui donnait et oubliait totalement de se nourrir. Aussi ne fut-il qu’à peine surpris de se réveiller sur un lit tanguant sans cesse, de voir lorsqu’il monta sur le pont un paysage uniquement fait d’un ciel et d’une eau sans limite. Non, il n’était pas surpris… Mais il fit comprendre sa colère à Joel… qui dut faire abstinence durant tout leur périple.

Ils s’arrêtaient sur des îles au hasard, avaient connu des aventures rocambolesques, épuisantes. Leur équipe avait connu les affres de la trahison, s’était soudée, s’était soudée plus encore à chaque problème qui survenait. Pas de nobles pompeux parmi eux, pas de riches hommes qui faisaient luire l’or pour réaliser tous les petits caprices et surtout… pas de femmes. Il n’y avait que des hommes, faibles, forts, maigres, gros. Rien que des hommes, qui se comprenaient, qui acceptaient les mœurs différentes et qui ne jugeaient pas. Aussi Joel ne cacha-t-il plus ses caresses, embrassait Lawrence à tout va et ce dernier d’ailleurs profitait de leur liberté en hurlant après son ami à chaque fois, faisant rire leurs camarades.

Ils avaient oublié pourquoi ils voguaient ainsi sur la mer, ni pirate, ni juge, mais juste voyageurs et curieux. Joel avait oublié ses désirs de retrouver cette île absurde, Lawrence avait accepté son besoin et plaisir de boire du sang… Tout semblait plutôt idyllique dans cet équipage improvisé. L’Esperanza subissait les attaques de l’océan avec bravoure, démontrant de sa puissance à chaque fois.

« Lawrence… Je suis surpris, tu ne m’as jamais demandé d’où je venais…
- Mon très cher Joel, à force de t’avoir entendu crier ce nom à tout va, je suppose que tu vas me dire que tu viens de cette fameuse île, n’est-ce pas ? » railla le roux en levant les yeux au ciel.

En fait, les questions lui brûlaient à présent la langue. Il voulait connaître cette île dont il avait eut quelques brides d’images lorsque Joel lui offrit son sang. Mais surtout, il voulait savoir qui était cette personne, cet homme à la voix si brûlante et dont les mains étaient aussi chaudes que les rayons du soleil sur la peau…

Alors Joel commença à raconter… ou plutôt, à marmonner. L’odeur salé de l’eau qui montait jusqu’à lui chaque matin, le souffle du vent dans ses cheveux et les rires qu’il partageait avec cet… homme.

« Un… quoi ? Un elfe ? » répéta le roux, incrédule.

Il s’était rapproché de son amant, surpris par son récit et intéressé par son récit. Celui-ci acquiesça et continua. Il raconta les approches difficiles et foireuses qu’il avait tentées au début, souhaitant ardemment goûter à nouveau à ce sang elfique. Il en avait tué, deux, et pour cela, on le maudissait, lui crachait dessus, le fuyaient et le combattaient. Cette personne aussi le combattait, au début, le traquait avec rage. Une tournure idiote qu’était leur histoire pleine de niaiserie finalement. A force de cache-cache, de jeu, ils s’étaient… charmés, en quelque sorte, l’un l’autre. Ils ne se courraient après dans la forêt plus que pour s’amuser, juste pour mieux séduire. Cette petite attirance devint rapidement un torrent passionnel auquel tous les deux répondaient avec ferveur, se savourant l’un l’autre tel le plus exquis des plats.

Seulement… Les elfes vivent en groupe. Et les escapades de leur compagnon ne passaient plus inaperçues. On cherchait à comprendre où il allait, qui il voyait. Au début, ils pensaient que c’était encore pour traquer Joel, animé d’une rage insoupçonnable, mais…

« Lothuen, Lothuen !
- Pourquoi cris-tu ainsi, enfant du bois ?
- Athgaliel, je sais où… où va Athgaliel ! C’est un traite, mes frères je vous le dis ! Un traitre !
- Blasphèmes ! Comment oses-tu dire cela du fils de l’Etoile ? Il est né pur, béni par la Lune, protégé par la forêt, et toi… Misérable !
- Il n’est plus pur ! Il a été souillé… Par ce vampire ! Par ce tueur ! »

Des murmures choqués et outrés montèrent du petit groupe. Mais l’elfe ne démordait pas, frémissant de colère jusqu’au bout de ses oreilles.

« Mes frères… Il est un traitre, et je vous le prouverai ! Que ceux qui veulent le voir viennent ! Je vous prouverai, mes frères, que cette Etoile n’a rien de salutaire ! Il n’aide pas la forêt, pas plus qu’il ne protège son peuple ! Il préfère être avec cette… horreur qu’avec ses semblables ! »

Les ennuis avaient débuté à cet instant. Tiraillé entre son devoir de protecteur et sa passion dévorante pour Joel, il avait pourtant finalement opté pour la deuxième solution. Il abandonnait son peuple et vivait pour cet amour à risques multiples. Durant le jour, ils fuyaient, se cachaient, et durant la nuit, ils se cachaient encore plus et s’aimaient, en silence, masqués par les feuilles, par l’eau, par les animaux et la nuit.

« C’était dur… Agaçant, fatiguant. Notre amour était maudit et on nous traquait sans relâche… Tu n’as pas besoin de tout savoir, si ce n’est que… Son très probable dernier souffle fut rendu lorsqu’il me bannit de Neverland… Pour me sauver, il m’éloigna de lui, de son peuple, de cette île… C’est risible, n’est-ce pas ? » souffla finalement le blond en regardant son partenaire. Ils passèrent la nuit au lit, soupirant et gémissant dans les bras de l’autre.

Les jours qui s’ensuivirent furent longs, lents, ennuyeux. Rien ne venait les déranger. L’océan était calme, tellement calme qu’on aurait pu y nager ! Cependant, depuis quelques jours déjà, une étrange rumeur courait… La disparition plutôt subite d’un marin alertait l’équipage et la suspension de chacun envers son prochain créait des fissures de plus en plus importantes dans l’équipage. Chaque nuit était une invitation à démasquer le coupable, à détruire plus encore le lien qui soudait l’équipe. Mais en plus, les apparitions de moins en moins fréquentes du couple commençaient à faire gronder les matelots…

« Ce sont des Diables, je vous le dis ! Ils servent Satan et ont décidé de s’en prendre à nous ! Fuyez le navire !
- Idiot ! S’ils nous visent, alors il faut les tuer ! Avant qu’eux ne le fasse, fit un autre, la mine sombre.
- Mais non espèce de demeuré ! Si… Si on les tue, le Diable va venir, fou de colère d’avoir perdu deux de ses hommes ! On devra faire face au Diable ! Non !! »

La discussion s’envenimait de plus en plus. Les cris de rage, de peur et de colère résonnaient dans tout le navire, obligeant chacun à élever de plus en plus la voix pour se faire entendre. Et à travers toute cette brume d’intense ressentiment, une voix, fluette, douce et taquine, résonna.

« Danse. Danse, mon petit homme… La chaleur de mon corps te ramènera à la vie, mon sourire te fera à nouveau mourir et la douceur de mes mains t’emportera à jamais dans les tourbillons du plaisir… Danse, danse, mon petit homme ! Laisse-moi… donc te… guider… Danse, danse, tourne, mon petit homme ! Danse et souris de la Mort… »

Tous s’étaient figés, envoûtés et attentifs, désireux d’en avoir plus sans savoir d’où cela venait. Joel et Lawrence étaient sortis, surpris et intrigués par l’étrange chant morbide qu’ils entendaient. Pour eux, la voix n’était pas belle, mais terriblement gutturale, venant de l’outre-tombe. Elle était sinistre, criait des choses incohérentes. Le rouquin fronça les sourcils, dardant un regard vers son ami… qui lui était blême.

« Joel ? Mais enfin, que se passe-t-il ? Pourquoi sont-ils tous aussi… heu… charmés ? Moi je n’entends qu’un horrible hurlement strident, et encore, le mot est faible ! » couina le rouquin en fronçant les sourcils et en faisant la grimace.

Mais le blond n’eut jamais le temps de répondre. Les hurlements effrayés des matelots reprirent l’attention des deux hommes qui aperçurent alors… une espèce de massacre. Des êtres difformes dotés d’une longue queue écaillée bondissaient hors de l’eau, l’air de furie, et happaient les marins avec une force telle que la plupart du temps, seule la tête partait, laissant le corps sans vie et sanguinolent sur le pont… On s’armait, tirait à tout va. Mais la voix d’un homme tomba, pleine de menaces pour les deux vampires.

« C’est vous ! Oui, je sais que c’est à cause de vous ! Mille fois nous sommes passés ici et jamais on ne nous a attaqués ! C’est à cause de vous !
- Oui ! Oui, c’est de votre faute !
- A la mer ! Jetez-les à la mer ! »

Une véritable course-poursuite débuta parallèlement au massacre qu’effectuaient les sirènes. On traquait sans relâche les deux fuyards dans tout le bateau, hurlait des menaces et poussait des cris de terreur. Mais Lawrence se fit attraper… Pire encore, il se fit jeter à la mer, se faisant emporter par un être aquatique au sourire cruel. La suite ? Il ne s’en souvenait pas… Seulement que lorsqu’il se réveilla, de la mer résonnait une sinistre voix, des planches étaient éparpillées un peu partout et surtout, un bras déchiré tenant la croix que Joel portait se trouvait autour de sa taille.

La vie allait être dure, pleine de désastre et de rancœur, noircissant peu à peu le cœur du roux. Mais c’est ainsi sûrement qu’il atteindrait l’apogée d’une puissance toute nouvelle…

« Vis. Vis et haïs. Haïs pour ne plus pleurer, haïs pour ne plus blesser. Ce n’est que de ta faute, vampire faible. La tienne seulement si ce qui t’est cher a disparu… Déteste-toi et vis aussi longtemps que tu pourras pour ne plus souhaiter que la mort. Et ne t’approche plus jamais de la mer… »

End
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MessageSujet: Re: Lawrence Roch   Lawrence Roch Icon_minitimeDim 14 Oct - 19:05

Bon, comme cette fois tu semble avoir fini...

Bienvenue, et bon RPG Lawrence Roch 0101 Lawrence Roch 0101
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MessageSujet: Re: Lawrence Roch   Lawrence Roch Icon_minitime

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