Enfin chez soi..

Une brassé d'eau pénètre dans les branchies. Un peu d'oxygène vient irriguer le cerveau. Une sensation familière maintenant. Mais toujours aussi frissonante. Le jeune homme baisse la tête. Une mélodie se fait entendre, au plus profond de la caverne submergée. Relevant la tête, il apperçoit la clarté du Soleil. A l'aide de quelques brasses, il remonte à la surface. Se massant les tempes, il découvre que les deux branchies ont disparues, laissant place à des oreilles.. Conventionelles. Le garçon sort de l'eau. Il atteint la rive. Ses vêtements sont toujours là. Sa chemise blanche, son pantalon mauve, et son manteau de voyage. Il ne porte qu'un caleçon. Ses ailes, transparentes et, à la fois scintillantes, sont dépliées. Il les laisse respirer quelques minutes avant de remettre ses vêtements et de les engouffrer. Il bat quelques peu des ailes, décolle de quelques centimètres pour s'assurer qu'elles ne sont pas froissées, puis redescend sur terre. Ame-No-Kami jette un regard sur l'eau. Translucide, elle montra l'entrée de la caverne submergée. Heuresement, celle-ci n'est pas au large mais au bord, sûrement pas mesure de précaution. Beaucoup plus pratique..

Le jeune Faeris trouva un rocher plat, près du rivage. Il se mit à plat ventre dessus et entreprit de sécher en bronzant. Il se tourna et prit soin de ne pas casser ses ailes, si fragiles, puis se releva, ouvrit une poche de son manteau, et tira son paquet de tabac. Il sortit une feuille blanche et entreprit d'étaler l'herbe séchée à l'intérieur. Après quoi il roula le papier afin d'en faire un cône, et lécha une extrèmité pour le refermer. Il sortit une petite boîte d'allumettes, en frotta une vivement contre la paroi inflammable et entreprit d'allumer sa cigarette. Il aspira la fumée. Cette bouffée lui insuflua des sensations incomparables. Aucunément mauvais pour la santé, ce tabac-ci avait juste tendance à entraîner une dépendance. Le jeune homme sauta du rocher, mais s'érrafla la cuisse contre la paroie rocailleuse. Il émis un petit cris de stupeur, puis passa sa main contre sa jambe. Une petite lumière verte, de la même couleur que l'éclat de ses yeux, jaillit de nulle part. Elle sembla s'évaporer dans l'air. Ame regarda sa jambe. Plus de trace de plaie, pas de cicatrice, même pas une goutte de sang. Il s'améliorait.

Cela rappella au jeune garçon les derniers jours qu'il venait de vivres. Tout d'abord, sa rencontre avec Laurelina. Il se revu, marchant dans ce désert, complètement déshydraté et assoiffé. Il la revit, venant à son secours, déployant les grands moyens pour tenter de le sauver de la chaleur insupportable. Elle l'avait conduit vers un oasis avant de l'ammener dans un clan nomade qui l'avait fort bien accueillis. Ame se souvint de sa première et seule soirée passée en leur compagnie. Il se rappella l'odeur du feu de camp, des braises qui réchauffaient ardemment les reptiles qui doraient. Il se rappella aussi cet homme, sensé surveiller les flammes, qui était parti faire la fête avec les autres. Et personne n'avait vu le coup venir. Personne, sauf Ame. Le garçon avait senti le vent changer de vitesse et de direction. Et dès que la première flammèche était apparu sur la maison d'Annaël, il avait accouru. Mais le nomade avait été plus rapide, et le toit de la hutte s'était effondré sur lui. Ame avait réussi, au prix d'un effort surhumain (D'ailleurs il n'était pas humain) à sortir le garçon.

Puis il avait exploité ses dons de médecin pour ramener le garçon a un état stable. Sous les yeux appeurés de ses désormais amis nomades, il avait réussi à refermer ses plaies. Le garçon s'était vite remis de son accident, mais n'avait pas été franchement reconnaissant. S'il y en avait un qui aurait préféré qu'Ame échoue, c'était lui. Il en voulait au médecin de l'avoir soigné, car il pensait qu'il avait une dette envers lui. Pourtant, Ame n'estimait pas que le garçon lui été redevable. Il faisait simplement son travail. Ainsi, dès lors qu'il avait trouvé ce qu'il cherchait dans le désert, il était retourné « chez lui ». Par chez lui, Ame entendait les territoires du clan aquatique. Son véritable chez lui était l'île de la Tortue, mais il n'y était plus revenu depuis la mort de son mentor. Il préfèrait rester là, sur la berge du continent, explorant les fonds marins, en attendant de repartir en voyage. Ame n'avait pas encore décidé de sa destination prochaine.

Le Faeris repensa à Laurelina. Il avait du la quitter si précipitemment.. Il ne savait pas bien ce qu'il avait pu éprouvé à son égard. Mais s'il savait quelque-chose, c'est qu'il ne pouvait se laisser abuser pas ses sentiments. Il avait quelque-chose d'important à accomplir, et il ne devait pas s'entourer de faiblesses.. Et même si ses sentiments pour la fille l'avaient incités à rester dans ce clan, il avait préféré les laisser, et la laisser. La séparation avait été rapide, Ame détestant les au-revoirs qui s'éternisent, Le garçon avait marché pendant plusieurs jours, cette fois dans un environnement agréable. Le pays du clan aquatique était adjacent à celui des nomades. Il ne lui avait donc pas fallu beaucoup de temps avant de reprendre la route de sa maison. Enfin, il n'avait pas de maison. Ame rit intérieurement quand il se rendit compte que, lui aussi, était nomade.

Finalement, il enfila son pantalon. Il était d'une profonde couleur mauve, presque violette. Ame n'avait pas de chaussures. Rien ne valait la corne des pieds pour marcher sous un soleil brûlant. Il n'en avait jamais porté. Puis, toujours torse nu, les ailes déployés, les cheveux en bataille et la cigarette à la main, Ame-No-Kami entendit un bruit. Un bruit plutôt étrange. Comme si on fendait l'air en deux avec un Katana. Il avait déjà entendit ce bruit quelque-part... Un autre bruit se fit entendre. Un bruit sourd : un cri d'animal. Une énorme bête. Ame releva la tête. Ce qu'il vit le surprit au plus haut point.. Il pensait que ce n'était d'un mythe, une légende pour les enfants. Pourtant, le vieil ermite lui en avait déjà parlé, il y a longtemps de cela.. Un clan, un des plus vieux clans, qui avaient comme rite initiatique la conclusion d'un pacte avec des créatures titanesques, dotés d'ailes surdimensionnées.. Comment s'appellaient-elles déjà.. Ah oui, cela lui revenait...

« Un.. Dragon ? » Murmura-t-il.

Voluptée volait a vitesse constante au dessus de Neverland. Mais après avoir volé presque une journée entière, elle fatiguait, Irroüs le sentait au fond de son coeur : sa dragonne commencait a souffrir mais trop digne pour l'avouer elle préférait ne pas en penser... Irroüs décida donc de plonger vers le sol pour ne pas facher son orgueil (petit conseil : ne jamais se mettre a dos un dragon !!). Voluptée déscendit en dessous des nuages tandis que Lane, elle, dormait d'un sommeil lourd. Même les sousbresauts du dragon ne la réveillait pas. Irroüs observa la terre qu'il dominait, il apercu un lac immense et décida de se diriger vers le plan d'eau afin que sa dragonne ainsi que son âme soeur puissent se désaltérer. Avant même qu'il n'ait fait part de son projet a Volupté elle se dirigea vers l'eau claire en rugissant de bonheur.

Irroüs s'aplatit contre sa dragonne pour qu'elle puisse atterrir avec plus de facilité. Elle se posa avec grace et majesté sur une herbe rase, grace et bien verte. Irroüs descendit délicatement Lane de la dragonne qui s'empressa de boire longuement dès qu'elle n'eut plus de poids sur le dos. Après qu'elle se fut désaltérée, elle s'envola en lancant une gerbe de flamme certainement pour montrer son contentement. Irroüs se dit qu'elle allait probablement chasser du gibier pour se rassasier. Rien ne vaut un bon lapin après avoir assouvi sa soif !

L'elfe allongea l'indienne après avoir déposé un baiser montrant tout son amour sur les lèvres de sa bien aimée endormie. Il prit sa veste et la mitsur Lane afin qu'elle n'attrape pas froid. Lui pouvait s'en passer malgrès le vent marin toujours aussi frais et violent. Pour se réchauffer, il décida d'aller se promener sur la rive tout en gardant les yeux attentifs sur Lane. Il s'approcha de l'eau et sentant des regards lourds se poser sur son dos, il se retourna et demanda de sa voix la plus aimable possible :

"Comment te nomme tu ? Moi c'est Irroüs..."

ajouta t'il pour le mettre en confiance.

Le réveil avait été plutôt difficile. L’air humide du temple avait empli doucement ses narines, avaient imprégné ses vêtements et sa peau d’argile, la forçant à se lever. Les ombres étaient autour d’elle, glissant furtivement sur les murs, sur le plafond et les sols de la salle des Créations. Aucune lumière ne filtrait dans cette pièce. Cela aurait été bien dangereux pour les « Autres ».

Elle s’assit sur le bord de la grande table en marbre, et secoua négligemment la tête. C’était un geste qu’elle aimait bien faire, un geste machinal dont elle ne connaissait rien. Une ombre lui murmura alors : « Ne fais pas ça… Ne fais pas ça… » Sa voix sifflante résonna quelques instants aux oreilles de Sher Key avant de s’évanouir dans les tréfonds du temple. Ils ricanèrent. Elle ferma les yeux un instant, respirant profondément l’air du temple. Elle devait partir. Ils la poussaient dehors. Elle avait une mission.

Avec une grâce infinie, la fille d’argile posa les pieds sur le sol humide. Tout son être ressentit les bienfaits de l’eau. Elle devait partir, mais ne pouvait se résoudre à tout abandonner. D’où lui venait donc ce sentiment de faiblesse ? Sher Key ne s’interrogea pas plus longtemps. Sa peau tressaillit au contact d’un bref courant d’air. C’était le Signe. Elle devait partir.

Elle s’empara des ses armes, et les accrocha dans son dos. Ses bottines prenaient l’eau. Il faisait noir dans le temple, et le chemin était long jusqu’à la sortie. Elle ne s’était jamais approchée de l’issue. Elle avait peur. Non, elle ne devait pas éprouver ce sentiment. Elle ne parvenait même pas à le définir.

Elle marcha un long moment. L’armée des ombres accompagnait leur fille, unique rejeton qui partait rejoindre son destin et leur rapportait la tête de tout les profanateur du temple. Elle savait qu’elle ne devait pas faillir. Elle le savait, mais pourtant elle ne pouvait s’empêcher de craindre un échec. Une boule lui noua la ventre un instant. Déjà elle parvenait à distinguer la lumière blanchâtre au détour d’un couloir. Son destin l’appelait. Elle devait l’accomplir. Les ombres la laissèrent franchir le tournant seule.

La lumière lui brûla les yeux. Son visage se contracta sous la douleur, et elle fut tentée de courir se réfugier dans les bras des ombres. Mais elle sentait leurs griffes se planter dans son dos, et la pousser plus en avant encore. Elle marcha à l’aveuglette, tâtonnant du bout des doigts les parois lisses du bâtiment. Bientôt, ils ne rencontrèrent plus rien. Elle était sortie, et elle se devait d’ouvrir les yeux. Ses paupières papillonnèrent plusieurs fois. Elle ne voyait qu’une tâche blanche au début, mais peu à peu, elle distingua des couleurs qu’elle n’avait jamais vu. Elle se sentit soudain très seule, ne parvenant pas l’espace d’un instant à placer des mots sur tout ce qui l’entourait. Pourtant ce n’était que des arbres d’un vert émeraude, ce n’était que le chant d’un oiseau exotique, ce n’était que le souffle du vent dans sa nuque.

Sher Key parvint enfin à ouvrir complètement les yeux. Certes, elle avait toujours cette sensation de brûlure au niveau de la cornée, mais déjà cette dernière s’apaisait. Elle resta un moment plantée au milieu de cette clairière luxuriante et observa le monde qui l’entourait. Elle aurait du s’en émouvoir, mais aucun sentiment ne jaillit de sa poitrine. C’était une coquille vide, désespérément vide.

Une mouette passa au-dessus de sa tête, jetant son cri strident. Par instinct, elle leva la tête au ciel, et se retrouva face au soleil, qui l’aveugla une nouvelle fois. Rapidement sa tête retomba sur son buste et elle se couvrit les yeux de ses mains. Mais au lieu d’apercevoir cette tâche blanche, elle vit la mer… Une grande étendue d’eau qui se rapprochait d’elle, traînant de grandes écumes blanches, et qui s’enfuyait tout aussi vite.

L’image ne dura qu’une demi-seconde. Elle s’était déjà trop attardée… Elle devait partir.

Elle ne savait pas trop où se rendre. Elle n’était jamais sortie. Elle se dit qu’elle ferait mieux d’explorer les alentours pour pouvoir trouver une piste. Elle marcha longtemps, la fatigue n’ayant pas de prise sur elle. Elle avait déjà parcourut plusieurs lieues sans problème, n’éprouvant ni soif, ni faim. Seulement un vague sentiment de nostalgie. La nuit tomba. Elle était arrivée à une vaste plaine qui ne lui offrait aucun endroit pour se cacher. Cela ne lui posa aucun problème. L’arme au poing, elle continua à avancer, vaillant petit soldat, se déplaçant avec aisance grâce à sa vue.

Le matin se levait déjà qu’elle avait parcourut une vaste distance. Les ténèbres de Neverland l’avaient requinqué. Il ne lui suffisait qu’un peu d’ombre pour se sentir au meilleur de sa forme. Le paysage n’avait pas beaucoup changé depuis qu’elle avait quitté le temple, mais elle voyait de plus en plus d’espèces d’animaux fuirent en son sens comme s’il y avait une menace toute proche.

La jeune fille s’approcha d’un pas décidé. Elle se sentait invincible. Elle arriva alors à une caverne devant laquelle se reposait un énorme dragon. Sur son dos, une jeune humaine très jolie. Sher Key se planta devant le dragon et l’observa un moment, comme une petite fille découvrant un animal mort. Du bout des doigts, elle caressa son museau sans crainte. Les écailles dures de l’animal lui écorchèrent un peu la peau, mais nul sang n’en coula. Le dragon commençait à gronder face à cette créature sans odeur. Sher Key s’en détourna, lassée et s'aperçut que deux êtres discutaient sur le bord de la rive.

C’est alors qu’elle entendit pour la première fois des voix humaines. Ses yeux s’écarquillèrent légèrement, comme fascinés par un trésor inestimable. Elle ne voulait pas que ces voix cessent. Elle s’approcha furtivement, et se plaça derrière un rocher. Les bribes de conversations lui parurent bien dénués de sens, mais elle se contenta d’écouter. C’était une chaleur étrange qui se répandait dans son être. Elle ferma les yeux un instant, tout en continuant d’écouter les deux étrangers parler…

Une odeur étrange monta alors jusqu'à ses narines. Une sorte de plantes séchées qu'on brûlait. Elle huma l'air un instant et soudain aperçut une jeune fille aux cheveux roses devant elle. Elle n'était pa plus grande qu'elle, mais avait une peau plus colorée que la sienne, signe qu'elle avait passé pas mal de temps au soleil. Ses yeux étaient d'un magnifique vert qui se muter en gris sombre quand elle captait un rayon solaire. Dans la main droite, elle tenait une sorte de tube blanc d'où s'échappait un peu de fumée... L'odeur venait d'ici. La jeune fille sourit et en un clignement de cils, elle avait disparu...

Qui était donc cette jeune fille qui lui paraissait si familière? Elle frisonna un instant, et observa de nouveau les deux jeunes gens. Visiblement, ils avaient repéré sa présence. Elle s'en moqua complétement, attendant qu'on vienne la déloger de l'endroit où elle était...

Ame regarda le dragon atterir tout près de lui. Il resta perplexe devant cet époustouflant spectacle. Un homme descendit alors du monstre. Enfin, il avait l'air d'être un homme. Mais Ame s'apperçut qu'il avait des oreilles beaucoup trop prolongées pour être humain. Il vit aussi qu'une jeune fille était restée sur le dos de l'animal, apparemment inconsciente, ou endormie. Ame s'en inquièta mais reporta son attention sur l'homme qui desciendait de sa monture. Il n'était vétu que d'un chemisier à manches longues et d'un pantalon bleu, tissé dans un textile qu'Ame n'avait jamais eu l'occasion de voir. L'homme descendit aussi la femme du dragon et la deposa sur le sol. Il l'embrassa sur les lèvres, ce qui tendait à prouver qu'ils étaient bien ensembles. Le jeune homme scruta alors les environs et demanda à qui il avait affaire. Il donna son nom, ce qui incitait Ame à lui répondre, ne serait-ce que par politesse. Il avait l'air presque trop aimable pour être sincère mais Ame se dit qu'ici, entouré d'eau, il ne risquait pas grand-chose. Difficile de faire carboniser de l'eau, en effet..

« Je m'appelle Ame-No-Kami.. » dit-il d'un ton nonchalant. « Ton amie aurait-elle besoin d'aide ? Je suis médecin.. »

Peut-être était-il risqué de dévoiler son identité aussi rapidement.. Enfin, l'homme l'aurait sûrement déjà tué si ça avait été son but. Ame se dit qu'il était parfois un peu trop prudent. Mais l'homme avait quand même une longue faux pendue dans le dos. Enfin, il avait déjà croisé beaucoup d'hommes, et la plupart étaient armé. Un moyen de se faire respecter pour certains, un moyen de se défendre pour d'autres. Et dans trop bien des cas, un moyen de dépouiller les plus faibles ou de tuer son prochain. Ame avait eu trop souvent recours à sa forme féérique afin d'empêcher ce genre d'accidents d'arriver. Enfin, de toute façon il n'aurait qu'à se réfugier dans les profondeurs de la caverne submergée qu'il connaissait à présent à peu près bien. Seule cette mélodie qui semblait provenir de nulle part le troublait. Il avait pour l'instant su résoudre tous les problèmes auquel il avait été confrontés.. Enfin, certains problèmes sont peut-être faits pour ne pas être résolus..

Toujours en train de fumer son églantine, Ame attendait la réponse de l'étranger. Il n'eut pas le temps de la donner avant qu'Ame entende un bruit sourd de craquement. Il se retourna et s'apperçut que l'autre l'avait entendu aussi. Ame contourna ainsi le dragon et, toujours torse nu, les ailes au vent, il vit une femme tout près du dragon. Enfin, elle avait l'air d'être une femelle. Déterminer sa race semblait plus difficile. Sa peau était d'une couleur grise très pâle, c'était très perturbant. Ses yeux n'étaient pas de la même couleur : l'un était bleu, l'autre orange. Ame avait déjà entendu parler de ce phénomène rare mais ne pu s'empêcher de penser à une anomalie génétique. Après tout, il était scientifique. Les cheveux de la jeune femme étaient très blancs, comme ceux d'Ame. Il ne s'en inquiéta pas et regarda plutôt ses vêtements. Il étaient de couleurs rouges et noirs, plutôt sombres pour une fille de cet âge. Elle semblait vêtu comme une guerrière qui ne désirait pas s'embarasser d'une lourde armure et préfèrait une combinaison de combat légère afin d'être à l'aise.

Enfin, Ame commença à s'interroger sur la race de la femme. Avec une telle couleur de peau, il était peu probable qu'elle soit humaine. Elfe ne correspondait pas à ses oreilles. Ame pencha donc pour une Vampire, ce qui expliquerait cette peau si étrange et ce regard impassible. Aussi, elle avait l'air de se ficher royalement d'avoir été découverte. Peut-être désirait-il dévorer les deux jeunes hommes. Ame n'était pas armé, il espérait que son compagnon serait de taille. Celui-ci sembla prendre l'affaire au sérieux. Ame jeta sa cigarette qu'il venait de terminer dans l'eau. Il ne préfèrait pas faire brûler la forêt, même s'il savait qu'il pouvait désormais l'éteindre. La jeune femme était armé d'un long sabre et d'un fouet qu'elle arborait dans le dos. Elle ne semblait pourtant pas vouloir s'en servir. Ame décida d'intervenir le premier, avant que son éventuel ami dérape. Il préfèrait la solution diplomatique, et cette femme ne semblait pas offensive :

« Bonjour.. Puis-je vous demander qui vous êtes et ce que vous faites sur les terres du peuple de l'eau, sans vouloir vous offenser ? Vous ne semblez pas venir d'une contrée proche.. »

Ame ne pensait pas avoir été malpoli. Il ne faisait que défendre le territoire qu'il considérait comme son « chez lui », même si pour lui rien ne pourra ressembler à la cabane qu'il habitait avec son précepteur. Ame n'était jamais revenu dans cet abri, et pourtant il savait qu'il contenait tout le savoir de son mentor qu'il avait quantifié dans des centaines de livres. Mais le jeune Faeris préfèrait ne pas subir de choc en revoyant la maison de son enfance. Celui lui ferait probablement trop mal au coeur d'y retourner. Et puis, désormais il devait suivre sa propre trace. Il avait choisi de parcourir le monde afin de soigner le plus de gens possible, pas de rester terrer au fin fond d'une île déserte comme son maître l'avait fait. Ame pensait être ainsi meilleur. Et puis, le grand air lui faisait du bien. D'ailleurs, retrouver l'air embué de son pays lui faisait le plus grand bien. Il respirait à pleine bouchée l'oxygène qui lui était tout aussi indispensable que l'eau. Ame attendait avec impatience la réponse de la jeune fille, mais le jeune homme debout près de lui semblait aussi avoir son mot à dire...

« Je m'appelle Ame-No-Kami.. » dit-il d'un ton nonchalant. « Ton amie aurait-elle besoin d'aide ? Je suis médecin.. »

« Mon ami sombre dans un profond sommeil... Elle s'est endormi quand je survolais la forêt rouge. Merci de me proposer ton aide mais j'avoue ne pas trop savoir quoi en faire, sauf si celle ci nous permet de sympatiser... »

Irroüs avait dit cela avec un ton qui évoquait sans nul doute sa bonne foi et qui assurait la vérité de ses dires. Il n'avait pas besoin d'autres ennemis, ceux-ci ne se comptant plus du fait de leur nombre. Maintenant il avait besoin de quelqu'un d'autre a qui se confier, et sur qui pouvoir compter, et la personnalité du jeune être aquatique lui inspirait la plus grande confiance. Mais il fallait quand même qu'il se méfie, ne dit on pas « les apparences sont parfois trompeuses ?? » Il lui avait donc répondu avec la plus grande politesse, mais avait gardé sa longue faux effilée dans son dos, prête a être saisir a la moindre menace.

« Peut on éviter les formules de courtoisie trop hippocrite a mon goût et puis je t'appeler Ame ? Ton prénom est très beau, mais un peu long... »

C'était une facon de réduire les distances qui séparaient les deux êtres et de devenir un peu plus proche.
Irroüs eut soudain un frisson qui se répandit dans tout son dos et entendit dans sa tête une voix lointaine et enchanteresse qu'il reconnut immédiatement comme celle de Voluptée son dragon. Celle ci l'informait qu'un être étrange était entré en contact avec elle. L'elfe eut un fronssement de sourcil, il fallait être fort habile pour déjouer la méfiance d'un dragon et qui plus est l'approcher de si près, jusqu'à toucher son museau, sans l'autorisation de la créature avec laquelle le dragon s'était lié. Le dragonnier ne tarda pas a sentir un regard pesant se sentir sur le sommet de son crâne et entendit les moindre bruit de pas qui résonnait sur le sol. Pourtant il ne sentit pas d'odeur révélant l'identité de la personne cachée, aucune trace odorante, c'était comme si l'être n'avait pas d'effluve, comme s'il n'existait pas réellement. C'est ce qui troubla le plus l'elfe, que ses sens surdéveloppés puissent être abusés par une quelconque magie, si ce n'était pas un caractère normal de l'espion.

« Bonjour.. Puis-je vous demander qui vous êtes et ce que vous faites sur les terres du peuple de l'eau, sans vouloir vous offenser ? Vous ne semblez pas venir d'une contrée proche.. »

Irroüs rit intérieurement... Lui non plus n'était pas originaire d'ici, pas plus que sa compagne endormie... Et pourtant cela ne l'empechait pas de fouler leurs terres. Néanmoins, il devait avouer que la présence de l'espion le dérangeait, et même le perturbait. C'est pour ca qu'il se permit une remarque, en plus de ce qu'avit déclarait Ame.

« Je n'aime pas me sentir menacer, et pourtant c'est la sensation que j'éprouve. C'est pour cela que je vous prierais de vous déclarer, afin d'éviter une confrontation directe. »

Oui si il aurait fallu arriver a la bataille, Irroüs n'aurait pas hésité. Il ne prit même pas la peine de se retourner pour faire face aux dangers, il lirait les réactions du visage d'Ame. Il ne fallait plus qu'attendre, attendre une voix qui leur pourrait leur déplaire...

[désolée pour le retard, mais je n'ai pas eu accés à internet des vacances!]

Cela était dit. Elle se leva, ne prenant même pas la peine d'épousseter la poussière et la terre sur ses genoux. Elle pencha légèrement la tête sur le côté, considérant un moment les deux hommes. Ce n'était pas ceux qu'elle cherchait. Sher Key s'approcha alors d'eux, sa tunique ondulant au rythme de ses pas. Elle n'éprouvait aucune appréhension face à ses deux étrangers. L'un n'était pas armé, mais elle sentait chez l'autre une certaine tension. Elle devait se méfier de sa faux.

Arrivée à leur hauteur, elle prononça d'une voix neutre:

"On me donne le nom de Sher Key... Et vous, vous êtes Ame No Kami et vous, vous êtes Irroüs."

Elle les dévisagea l'un après l'autre, les désignant du doigt à mesure qu'elle parlait. On aurait pu croire une gamine montrant d'un geste de la main tout ce qu'il y avait autour d'elle.

La raison de sa venue, elle la leur donna, mais elle garda secret ses origines:

"Je suis à la recherche d'un homme. Le Capitaine Nathaël Krey. Nous avons une affaire à régler."

C'est tout ce qu'elle avait à dire à ce sujet. Elle parlait avec modération, sans timbre de voix ou accent particulier. Une sorte de poupée vivante mais sans âme. Elle sentait parfaitement qu'elle mettait mal à l'aise les deux autres hommes. Mais cela, elle ne le comprit pas trop. Pourquoi?

Ils se défièrent pendant un long moment, dans un silence des plus religieux. La jeune fille se tourna alors vers la femme endormie, et demanda alors:

"Pourquoi avez vous posé votre bouche contre la sienne? Vous la nourrisiez? "

La question était des plus étranges, mais elle ne comprenait pas le comportement qu'avait eu l'homme à la faux avec la Belle au bois dormant. Elle les laissa se regarder un instant et les interrogea de nouveau:

"Où puis je trouver le Capitaine Nathaël Krey?"

Irroüs déclara que son amie dormait. Ainsi, il dit ne savoir que faire de l'aide d'un médecin. En effet, si la jeune fille dormait, elle n'était probablement pas en danger. A moins que ce sommeil soit du à un être qui l'ai emprisonné dans un monde extérieur.. Enfin, c'était très improbable. L'elfe avait répondu d'un ton assez amical, et avait poliment refusé la proposition d'Ame. Il n'empêche qu'il portait toujours sa faux dans le dos. Il était au moins aussi prudent que le Faeris. Au moins, il ne semblait pas dépourvu de cervelle. Puis, contre toute attente, Irroüs demanda s'il pouvait nommer son compagnon par les trois premières lettres de son prénom. Ame rit intérieurement. On ne lui avait pas souvent faite celle-là. Enfin, il prit ça comme signe que l'elfe désirait séparer les distances entre eux. Il acquiesca donc. Puis, les deux hommes entendirent un bruit. Ame vit alors une jeune femme dotée d'une peau grise et demanda ce qu'elle faisait sur le territoire du clan aquatique. Irroüs rajouta qu'il se sentait menacé par cette présence inconnue. La jeune femme était vétue de vêtements de bataille, et elle arborait un sabre dans le dos. Il y avait de quoi ne pas être rassuré.

La femme déclara alors son nom. Ame comprit quelque-chose comme « Chère Clef ». Il n'osa pas lui demander de répéter, et vit qu'Irroüs avait compris. Puis, la jeune fille désigna du doigt chacun des hommes présents et énonça leur nom tout à tour. Elle parlait d'un ton complètement neutre, comme si elle était entièrement dépourvue de personnalité. Ou comme si cet être possédait bien un corps et un esprit, mais était dépossédé d'une âme.. C'était une sensation très étrange. Et quand l'inconnue plongea ses yeux dans ceux d'Ame, il eut un haut-le-corps qui lui fit frissoner tout le dos, ainsi que les ailes, ce qui était plus dérangeant. Il espérait que personne ne l'avait remarqué. Ame remarqua que la jeune fille n'avait rien dit au sujet de ses origines. Raison de plus pour se méfier. Si elle ne voulait pas se dévoiler, c'était qu'elle avait quelque-chose à cacher. Ame aurait souhaité être télépathe afin de faire partager ses hypothèses à son compagnon. Mais il ne pouvait se permettre de lui parler à haute voix devant l'inconnue. C'était très malpoli et très risqué. Et puis, il était possible que la jeune fille ne leur veuille aucun mal.

La jeune fille dévoila alors son but. Elle disait être à la poursuite d'un homme. « Le capitaine Nathaël Krey », dit-elle. Sûrement un pirate, en conclut Ame. Ce nom ne lui évoquait rien. Enfin, Ame ne s'était jamais vraiment intéréssé à la piraterie. Il considérait ces êtres comme des monstres. Il tuaient, ils pillaient, ils dérobaient, et ils s'en amusaient. Ame avait même un jour entendu parlé d'un clan entier de pirates qui s'étaient fait décimés par l'un des leurs. Et même s'il s'en était voulu la seconde suivante, il avait d'abord pensé que ces meurtriers avaient eu ce qu'ils méritaient. La jeune fille demanda alors pourquoi Irroüs avait apposé ses lèvres sur celle de la fille endormie. Elle demanda s'il lui donnait à manger.. On aurait dit une petite fille qui s'émerveillait de tout. Pourtant, elle ne semblait pas si jeune. Son timbre de voix était pourtant assez enfantin.. Ame laissa Irroüs répondre.. La jeune fille semblait débarquer d'un autre monde. Remarque, c'était un peu la sensation qu'Ame avait éprouvé lorsqu'il avait quitté la cabane de son maître. Puis la fille demanda où elle pouvait trouver le capitaine Krey.

« Eh bien, je suis désolé, mais ce nom ne m'évoque rien.. Enfin, le titre de capitaine me fait évidemment penser à la piraterie, vous devriez donc chercher dans le territoire des pirates. Peut-être ne savez-vous pas comment on s'y rend ?

A peine la jeune fille avait tourné son regard vers Ame que celui-ci entendit un bruit sourd. Il se retourna avec une vitesse presque féérique et vit un énorme monstre surgir de la surface du lac. Ca ressemblait à une grosse pieuvre, mais beaucoup trop gigantesque pour en être une. L'animal possédait des cornes et semblait avoir trouvé son déjeuner.. L'eau que la bête avait déplacé éclaboussa les trois comparses. Ame recula instinctivement. A quelques centimètres au-dessus du sol, il battit en retraite avant que l'immense pieuvre ne s'abbate sur la position où il s'était tenu, à peine une seconde auparavant. Le jeune Faeris ne se souvenait pas d'une telle créature. Pourtant, il avait lu et relu des livres dédiés à la science et à la biologie. Mais celle-ci semblait plus être un croisement d'animaux, comme si quelqu'un avait mélangé par erreur plusieurs épouvettes contenant les gènes des êtres. Enfin, Ame ne réfléchit pas bien longtemps à la nature de la chose. Il prit immédiatemment sa forme féérique, ne devenant alors pas plus grand qu'un papillon. Les deux autres semblèrent penser que la Faeris avait disparu tellement il était devenu minucule. La bête elle-même sembla ne pas comprendre ce qu'il se produisait sous ses cinq yeux.

Puis Ame eut une idée. Alors que ses congènères pensaient à assaillir l'animal, il réfléchit à une solution plus rusée et moins risquée. Les animaux de ce genre, ceux qui pouvaient respirer en dehors de l'eau en étant pourtant des êtres aquatiques, avait deux possibilités : Soit, comme les dauphins, il possédait des poumons et pas des branchies. Soit, ils en possédaient, mais étaient capables de stocker l'eau. Ame distingua des sortes de fentes de chaque côté de la bête et en conclut que c'était effectivement des branchies. Il comprit alors ce qu'il lui restait à faire. Usant de son don, il transforma l'eau stocké dans le corps de l'animal en glace. La bête se figea dans son mouvement, incapable de comprendre ce qui lui arrivait. Puis, au bout de quelques-secondes, elle s'affala à terre. Ame entendit un bruit de verre brisé. Le Faeris reprit sa forme habituelle et lança un regard aux deux autres.

[HJ: Un post moyen j'avoue..]

Quand Sher Key annonca son nom, celui de son compagnon, Irroüs resta bouche bée. Cela accentua la méfiance qu'il éprouvait pour la créature apparemment venue tout droit des Limbes. Le jeune elfe pensa qu'elle connaissait énormément de choses sur Neverland et sur les espèces qui l'habitaient. Mais quand elle lui demanda pourquoi Irroüs avait délicatement posé ses lèvres sur celles de Lane, l'elfe se dit qu'en fait elle devait être completement coupé de la vie sociale... Comment quelqu'un pouvait être insensible a l'amour et se rabaisser a des choses aussi futiles que la survie humaine ? L'homme est quand même bien au dela des besoins physiques... Mais peut être Sher Key n'était pas une humaine ? Cela fit frissonner le demi elfe... Il fallait qu'il se méfit.

"Je suis à la recherche d'un homme. Le Capitaine Nathaël Krey. Nous avons une affaire à régler."

« Je suis désolé de t'annoncer que je n'ai jamais entendu parlé de ce capitaine... heu... Ley ?? Enfin bref je n'ai pas de relation avec les capitaines... »

Irroüs avait dit cela sur un ton assez désagréable bien a son insu, mais sa conscience lui disait de prendre de la distance avec cette créature...

« Mais si je le croise, je lui dirai qu'une certaine Sher Key le cherche, je vous en donne ma parole »

Sa voix était beaucoup plus détendu, surement pour se faire pardonner de cet acceuil un peu brusque. Il baissa légèrement sa faux, assez mais pas trop, restant sur ses gardes au cas où l'étrangère aurait eut un geste menacant.
Ame reconnu lui aussi qui n'avait jamais entendu le nom de l'homme en question. Mais a peine avait il répondu, qu'ils entendirent un bouillonnement venant du lac derrière eux. Le demi elfe et le fearies se retournèrent d'un seul et même mouvement et eurent une vision d'horreur se dresser devant eux. Une sorte de grand poulpe sortit de l'eau, mais même si Irroüs avait de suite pensé a appeler Voluptée, afin d'avoir a leurs côtés une créature a la hauteur de celle en face d'eux, il n'en eut pas le temps. Ame avait réagit au quart de tour en se transforma sous sa forme fearies et en usant d'un pouvoir qu'Irroüs ne connaissait pas encore... Il ne savait pas ce qu'il avait fait mais il vit très distinctement la créature s'effondrer aussi vit qu'elle avait surgit.

« Impressionnant... »

Irroüs manifesta une pointe d'ironie qui fut accompagné d'un claquement de main. Il n'aimait pas les gens qui faisait bande a part. C'était égoiste comme réaction car Ame les avait quand même sauvé... Mais il ne put s'empêcher de laisser s'échapper un petit rire...

[dsl pour le post fort court mais je n'ai pas le temps d'écrire plus ces temps ci...]

Ils ne connaissaient donc pas le clan des pirates. Et ils ne mentaient pas. Leurs pouls n'avaient pas augmenté subitement, ce qui prouvait qu'ils lui avaient dit la vérité. L'homme a la faux n'avait néanmoins pas répondu à sa question par rapport au baiser qu'il avait donné à la dormeuse.

Elle comptait s'éloigner et reprendre la route quand une créature marine sortit furieuse de l'eau. Une tentacule géante s'abbatit avec violence sur le sol. Une autre allait en faire de même quand Sher Key sauta d'un bond gracieux en arrière, se saississant au passage de son katana. Le visage impassible, elle regardait la créature des flots.

D'un geste précis, elle trancha net un des membres du poulpe. La tentacule sanglante tomba sur le sol avec un gros 'plop', et gesticula encore un instant avant de s'immobiliser totalement.

C'est alors qu'elle remarqua que le deuxième homme n'était plus le même. Il était devenu Faeris, une espèce dont elle avait entendu des choses par les Ombres, mais qu'elle n'avait jamais vu qu'en peinture. Par une quelconque incantation, le Faeris vînt seul à bout du poulpe gigantesque.

Irrous se mit alors à rire. Elle ne comprit pas vraiment pourquoi, mais s'en moqua éperdumment. La jeune femme saisit alors un pan de sa tunique et y essuya la lame pleine de sang.
Elle observa les deux hommes, sans féliciter la bravoure d'Ame, et demanda alors:

"Quelqu'un pourrait il alors m'indiquer le chemin de la plage?"

Elle leva la tête vers le ciel et murmura alors, plus à elle même que pour les autres:

"Je n'aimerais pas être là, quand ça viendra..."

Elle reposa ses yeux vairons sur les deux hommes et les observa en silence, comme si elle cherchait à pénétrer le moindre de leurs secrets...

[post minable, mais je suis prise par le temps...]

La mise à terre de l'animal avait amusé le jeune elfe qui claquait des mains. Loin de trouver ça drôle, Ame était plutôt irrité. Cette homme prenait vraiment tout à la rigolade. Enfin, il ne releva pas. La femme qui était apparue quelques minutes plus tôt avait tranché l'une des tentacules du monstre avec une précision et une rapidité rermarquable. C'était assez impressionant, même pour quelqu'un qui avait voyagé à travers le monde et découvert beaucoup de nouveaux horizons. La fille essuya sa lame sur un pan de son vêtement, puis demanda ensuite quelle était la direction de la plage. La plage ? Ici, il n'y avait que du sable. Plus loin des arbres, et enfin l'eau qui entourait tout. Ne voyait-elle pas qu'elle était déjà sur une plage ? Ou pensait-elle que les deux hommes comprendraient autre chose par « plage » ? Sher Key murmura quelque-chose qu'Ame n'entendit pas, et il ne lui demanda pas de répéter. Le Faeris n'aimait décidément vraiment pas cette fille. C'est alors que tout à coup, la terre se mit à trembler. Ame se retourna et vit qu'Irroüs bougeait dans tous les sens. Une sorte de lueur semblait émaner de son corps... Ame pensa que c'était peut-être lui qui faisait trembler le sol. Auquel cas, il n'avait sûrement pas du le faire exprès. En tout cas, un séisme était bien en train de ravager le périmètre. Ame s'était envolé quelques centimètres au-dessus du sol, toujours torse-nu. Il voyait que les autres avaient plus de mal que lui. Le dragon semblait être de mauvais poil. Même la chute de deux mètres de haut n'avait suffit à réveiller la femme endormie sur le dragon... Elle ne dormait peut-être finalement pas.

Ame vit Irroüs s'aggriper au rocher sur lequel le Faeris s'était étendu pendant quelques dizaines de minutes. Les bords acérés du roc entaillèrent l'elfe en plusieurs endroits. Sher Key semblait se débrouiller mieux que le garçon. On aurait dit que pour elle, il ne se passait rien d'anormal. Lorsque Irroüs se fut calmer, Ame se précipita sur lui. Il était vraiment en mauvais état. Ses vêtements étaient constellés de sang. Ame arracha la chemise du jeune homme et alla chercher un peau d'eau. Il nettoya son torse et ses bras afin de trouver les plaies. Il les referma une par une, à la lueur de sa main verdâtre. Son pouvoir marchait à merveille. Les blessures semblaient se refermer comme si un main invisible appliquait des points de suture, mais sans matériel. Il fit de même avec ses hanches, ses jambes, sa tête. Le garçon avait une commotion cérébrale. Ame se concentra pour réparer les dommages causés à son crâne. Heuresement, le cerveau en lui-même n'avait pas été trop endommagé. Ca, Ame n'y pouvait rien. Irroüs sortir de son inconscience en ouvrant de grand yeux ronds et en respirant comme s'il venait d'être récussité. Il serait sûrement mort si Ame n'y avait pas jeté un coup d'oeil. Le Faeris expliqua rapidement les circonstances l'elfe. Il alla ensuite voir la fille toujours endormie. Il posa sa main sur sa tête et essaya de comprendre ce qui n'allait pas avec elle.

« Réveillez-vous... Allez... »

Ame n'arrvait à rien. La jeune fille semblait morte. Et pourtant, son coeur battait, et elle respirait. Son pouls était très faible, mais elle était bel et bien vivante. Peut-être une sorte de coma... Ame n'avait jamais eu à faire à un tel patient, il était donc possible qu'il ne puisse réparer ce genre de fractures encéphaliques.. Le paysage avait été quelque-peu endommagé. Des arbres étaient tombés, des rochers avaient roulés.. L'eau était redevenu lisse. Plus un seul remou ne subsistait dans le lac. Ame laisse les étrangers quelques minutes et plongea dans l'eau. Il vérifia que les batisses aquatiques n'avaient pas été endommagés. Si la caverne submergée s'était éffondré, cela aurait été d'une grande importance pour le peuple de l'eau qu'Ame les prévienne. Heuresement, tout était en ordre. Le chant mélodique et mystérieux qu'Ame avait entendu tout à l'heure persistait. Lorsque le Faeris remonta, Irroüs semblait s'être remi du choc et regardait Sher Key avec méfiance. Ame aussi se méfiait d'elle. Ses attitudes étaient plus qu'étranges.. Il en venait à penser qu'elle n'était peut-être pas humaine. Ni elfe, ni lupine, ni Faeris, ni Vampire.. Aucune caractéristique propre à chaque race ne semblait correspondre.. Alors quelle était-elle ?

[HJ: Un post fort court et inutile mais vous ne m'avez pas laissé beaucoup d'ouvertures.. Et puis j'ai trop d'énergie pour écrire quelque-chose de cohérent. ^.^]

Irroüs était irrité.. Si irrité que tout a coup ses mains se mirent a trembler et a luire. Mais il ne su jamais comment il était arrivé à un stade d'irritation aussi important pour que son sentiment soit assez fort afin de laisser s'chapper son pouvoir et de devenir absolumment incontrolable. Son esprit était devenu embrumé et sa vue se troublait. Il apercevait maintenant ses mains entourées d'un halo de lumière blanche et sentit le sol tramblait. Après cela plus rien... Il se rappela seulement un grand bruit sourd dans lequel il devina la chute de sa dragonne. Peu après il ressentit un intrusion dans sa tête et décela l'esprit de Voluptée qui tentait de rétablir l'équilibre qui regnait entre les pouvoirs d'Irroüs et sa volonté... C'était la première fois qu'il perdit autant le contrôle de ses pouvoirs, et avec une ampleur et des conséquences dévastatrices. Volupté avait un effet bienfaisant sur l'esprit du garçon, elle était arrivée a réduire le séisme (car c'était vraiment un tramblement de terre qu'Irroüs avait provoqué...) a une simple secousse. Mais on voyait qu'elle luttait vraiment pour apaiser les pouvoirs de son frère humanoïde. Elle n'arriverait a stopper la catastrophe naturelle qu'avec la totale participation du demi elfe, mais celui ci était en mauvaise posture pour pouvoir s'en préoccuper... Un mal de crâne d'une puissance impressionnante l'avait submergé depuis quelques secondes. Il prit sa tête dans ses mains, en s'arranchant presque les cheveux de douleur. Mais la conscience d'Irroüs reprit le dessus sur sa souffrance, et il pensa alors a empêcher plus de désastre. Pour ce faire, son esprit se détacha du corps du jeune demi elfe, qui tomba sur un rocher où Ame s'était allongé il y avait peu. Irroüs s'entailla plusieurs parties de son anatomie tandis que sa raison luttait contre ses pouvoirs. Avec l'aide de Voluptée, ils réussirent a apaiser la secousse et son esprit pu rejoindre son corps. Irroüs pu enfin s'évader dans le monde des rêves, malgrès sa tête qui le faisait souffrir...

Quelqu'un lui touchait ses plaies encore douloureuses. Mais au fur et a mesure qu'il sentait la main de l'inconnu, ses douleurs s'effacaient comme par magie. C'était un drôle de sensation. Peut être que quand il s'éveillerait, Lane serait a ses côtés, le visage ridé de larme en pensant que son amour s'était enfin réveillé... Mais quand il sortit de sa torpeur, il ne vit personne d'autre que ce paysage dévasté par je ne sais quoi... Il n'avait pourtant dormi que très peu de temps et ne se souvenait absolumment pas de ce qui était arrivé avant... Comment les immenses arbres qui bordaient le lac pouvaient ils se retrouver par terre sans que le demi elfe s'en souvienne ? Il entendait déjà les végétaux gémir... C'était horrible, tous l'accusait, tous l'insultait, et que des mots d'une violence inouïe n'arrivait jusqu'au oreilles du jeune garcon. Mais que s'était il donc passé ? Et pourquoi sentait il tous les arbustes le repousser ? Eux qui avaient toujours montré une bontée et une générositée exceptionnelle ? Et Lane ? Où était elle passée ? Comment se faisait il qu'elle ne soit pas là ? Irroüs la chercha du regard mais sa vue était encore légèrement floue. Dès qu'il aurait repris ses esprits il irait l'embrasser d'un baiser long et langoureux... Mais il fallait se renseigner sur les derniers événement et pour cela il devait trouver Ame. Sa méfiance le prévenait de ne pas demander a la créature qui les avaient rejoins... Quand il apercut Ame, il lui demanda de suite :

« Quelles catastrophes se sont abattues ici sans que je m'en rende compte ? »

Il dit cela avec un ton ou la panique était visible, car il sentait bien qu'il était la cause de tout ce remue ménage...

[HRP : Encore désolé pour le retard mais bon vu mon bulletin, valait mieux que je commence a bosser u_u']

Le demi elfe n'avait pas su contrôler ses pouvoirs. Des pouvoirs immenses en vérité, dont il ne soupçonnait qu'une infinie petite partie. L'autre homme était plus posé. Conscient de ses forces, mais aussi de ses limites. Les ombres s'étaient rapprochées. Elles sentaient la magie brute. Elles l'avaient avertie.

La créature jeta un coup d'oeil sur Irrous, l'observant longtemps en silence, cherchant à s'emparer de cette aura incandescente qui s'échappait de lui. Ce pouvoir était dangereux, mais en même temps extraordinaire. Les ombres n'osaient pas lui murmurer qu'elles le désiraient. Les ombres savaient qu'elle avait une autre mission, mais dès que cette dernière serait achevée, elle reviendrait s'occuper du demi elfe.

Un courant froid envahit la plage, hérissant avec délice les poils de ses avants bras. Les Autres lui indiquaient qu'elle devait se remettre en route. Pourtant, quelque chose l'incitait à rester pour continuer son observation, pour continuer à découvrir le comportement plus qu'étrange de ses deux hommes. A la différence près que c'était elle même qui faisait tâche dans le tableau.

Le sable crissa sous ses pas, quand elle s'approcha d'Irrous, encore un peu sonné. Elle s'accroupit à sa hauteur, et le dévisagea sans rien dire, puis elle s'approcha de son oreille, et lui murmura doucement:

"Vous êtes le prochain"

Battement de coeur d'Irrous. Elle devinait sa surprise et sa peur. Prenant appui sur sa main droite, elle se releva gracieusement et se tourna à moitié vers le Faeris. Elle savait pertinnement qu'il se méfiait d'elle, mais ce sentiment lui paraissait assez étrange. Quelqu'un lui avait il déjà accordé sa confiance auparavant?

Yué...

Yué? Quel etait donc ce mot qui résonna dans son esprit? Yué? Cela ne voulait rien dire. Cela ne lui évoquait rien du tout. Son esprit frais ne trouvait pas d'équivalence à ce mot, ni de synonyme, ou encore de contraire. Un mot surgit de n'importe où.

Elle revint à elle, remarquant que le Faeris l'observait toujours. De but en blanc, elle lui demanda alors, s'approchant de lui tout en souplesse:

"Que désirez vous me demander? "

Les ombres jouaient avec les arbres morts, s'infiltrant dans leurs troncs cassés. Elles les sentaient derrière elle, l'encourageant dans ses questions, lui dictant sa conduite. Sher Key n'était rien d'autre qu'une docile poupée, qui obéissait aux voeux des Autres. Elle avait l'impression de les voir assis sur les troncs, entre les buissons brisés, l'acclamant comme on acclame un gladiateur jouant avec sa vie. Elle répéta sa question, n'obtenant pas de réponse du Faeris:

"Que désirez vous me demander? Vous savez, votre coeur ne vous ment pas... Alors, n'hésitez pas... Posez moi votre question..."

Un air de défi, mêlé de mépris s'affichait sur le visage de la jeune femme. Elle semblait réelle, et pourtant, on sentait bien qu'il manquait quelque chose à son âme...

Ame se retourna. Il venait d'entendre des bruits de pas précipités qui venaient dans sa direction. D'ailleurs, il vit bientôt arriver un jeune homme qui courait à toute vitesse, comme si il était poursuivi par un quelconque prédateur invisible. Ame le reconnut très vite. Les cheveux bleues, cette tenue marron, ce regard amical.. Elwen, prince des elfes du royaume de l'eau. Ame se demandait ce qu'il pouvait bien faire là. Une simple visite de courtoisie n'était pas un motif valable pour quitter son poste politique et venir déranger un ami de longue date. Non, il devait avoir une bonne raison pour courir comme ça dans tous les sens. Décidément, les elfes n'étaient pas si élégants que la légende le prétentait. Ou peut-être était-il simplement l'exception qui confirme la règle.. En tout cas, l'elfe arriva à hauteur des jeunes gens. Il reconnut vite Ame, sourit, et se plia en deux, les mains sur les genoux, complètement essouflé par sa course qui avait du lui sembler interminable.

« Salut à toi, Elwen, Prince des Elfes. C'est comme ça qu'on dit non ? Tu sais, moi et les politesses.. Comment ça va mon vieux ? »

Loin de sembler heureux de revoir Ame, l'elfe semblait surtout troublé, presque inquiet, ce qui était rare pour son espèce. Il n'avait pas le sourire au lèvres, mais plutôt un visage rabougri, orné de faucettes. Il tenait dans se main un parchemin qui semblait solidement fermé et scellé. Elwen était encore essouflé mais il se remit debout, et parla d'un ton franc et direct.

« Ame, j'ai quelque-chose pour toi. Mon père te demande de te rendre immédiatement en territoire étranger, dans le domaine des voleurs, afin d'aller soigner un homme. Il est malheuresement atteint d'une leucémie encéphalographique et tu es le seul à pouvoir l'aider. Il se trouve dans une taverne, dans la capitale du domaine. Qu'est-ce que c'est que ça ? »

Elwen désignait l'animal abbatut. Ainsi donc, Ame avait à nouveau quelqu'un à soigner. Loin de soupirer, il se réjouit d'avoir à nouveau du travail. Cependant, les pays des voleurs était loin et il avait peur de ne pas pouvoir y arriver à temps. Mais peut-être qu'avec un peu d'aide..

« Un kraken. Irroüs, est-ce que tu pourrais me conduire au village des voleurs ? En volant, j'entend. »

La meilleure solution était d'y aller en dragon. Ils iraient plus vite, et le sens d'orientation de ces bêtes était légendaire. Elwen regarda Irroüs, puis Sher Key qui semblait complètement à part de ce groupe. L'elfe lanca :

« Cette jeune fille semble malade, ou est-elle simplement endormie ? Il faudrait peut-être que je l'emmène dans notre clan, on pourra sûrement faire quelque-chose. »

Au vu du froncement de sourcils d'Ame, l'elfe murmura, tout près de lui :

« Tu sais Ame, il y a des maladies que même toi..

« Tu ne peux guérir..

Toujours la même chanson. Ame demanda à Irroüs si il acceptait d'abandonner sa promise au peuple elfique afin qu'ils l'examinnent. Il allaient sûrement partir le plus tôt possible.

"Nous partons sur le champ. Ah, Elwen, si tu vois Elwing, passes-lui le bonjour de ma part.

"Vous êtes le prochain"

Un frisson parcouru le corps du demi elfe, ses battements de coeur s'accélérèrent, mais Irroüs s'efforça de rester de marbre. Ensuite la femme-machine s'approcha d'Ame, et s'adressa à lui. Le jeune elfe ne prit pas la peine d'écouter la conversation, et d'ailleurs le faeris n'eut pas le temps de répondre, car un homme avait rejoint le drôle de trio. Irroüs ne le reconnut pas mais savait d'avance que c'était un elfe. En effet, son instinct ne le trompait pas car le dénommé Elwen esquiossa un faible sourire en direction de lui, poliment. Irroüs n'avait pourtant jamais eut l'honneur de le rencontrer auparavant, mais il fallait dire qu'il n'était pas non plus très lié avec les autres membres de sa race. Il avait pris la décision depuis longtemps de s'isoler de ses frères de sang. Mais par simple reconnaissance, il lui répondit par un léger salut de la tête.

« Salut à toi, Elwen, Prince des Elfes. C'est comme ça qu'on dit non ? Tu sais, moi et les politesses.. Comment ça va mon vieux ? »

Prince des Elfes ? Pourquoi pas... C'était donc un individu du clan de l'eau. Le nouveau venu avait l'air aimable, même sympathique comparé à Ame qui était plus solitaire. Elwen était essouflé, ce qui était rare pour un elfe, il avait du accomplir un très long trajet, plus qu'épuisant. De plus il parraissait incroyablement exténué, peut être s'était il passé quelque chose de grave parmi le clan de l'eau. Qui sait ? Il tenait en plus un parchemin scellé avec beaucoup de sérieux.
Il annonca que quelqu'un avait besoin de l'aide de son nouveau compagnon. En effet l'homme en question était atteint d'une maladie apparemment assez grave pour nécessiter le déplacement d'un médecin. Irroüs n'avait jamais bien compris grand chose en médecine, seulement le stricte minimum. Seul hic, le domaine des voleurs était bien loin des rives de la caverne submergée. C'est donc évidemment vers Irroüs qu'il recquiait de l'aide.

« Je suis a ta disposition Ame. Demande moi ce que tu veux... »

Irroüs se tourna vers Sher Key et dit avec un ton relativement provoquant :

« Ca a été un grand plaisir de te rencontrer, j'espère que nos chemins se recroiseront dans nos modestes vies »

Après avoir esquisser un sourire narquois, il n'attendit pas de réponse et réveilla intérieurement Voluptée qui n'avait pas manquer de s'endormir pendant que les bipèdes discutaient entre eux. Elle poussa un léger grognement pour faire comprendre son mécontentement mais Irroüs la pria d'obéïr, car c'était pour un course très urgente.
Une proposition fort innattendue vint le sortir de ses chamailleries avec sa dragonne. L'elfe du clan de l'eau demanda de récupérer sa bien aimée, afin de l'osculter. Ce fut comme un déchirement pour Irroüs. Ils allaient être a nouveau séparer. Mais c'était pour le boien de Lane. Et puis Elwen avait l'air digne de confiance, et si il touchait a un cheveu de Lane, Irroüs ne manquerait pas de déferler la puissance de ses pouvoirs ainsi que sa haine sur le responsable.

« C'est d'accord, je vous la confie. Mais surtout n'oubliez pas que vous avez ma confiance, et qu'il ne serait pas bon pour vous de la perdre. »

Ca devrait aller... Mais Irroüs était encore ignorant de son futur proche. Rien ne serait plus comme avant, et même si en embrassant Lane de tout son amour, et en lui promettant son retour le plus tôt possible, il ne savait pas qu'il n'allait surement plus la revoir. Jamais...
Il la prit dans ses bras, se répugnant inconsciemment de l'abandonner, et pourtant la déposa dans les bras ouvert de l'elfe du clan de l'eau. Avec un dernier regard, il se tourna vers sa soeur dragonne, lui demanda si elle allait supporter un nouveau long voyage avec deux personnes sur son dos, même s'il savait que sa fierté allait répondre a sa place. Il escalada avec agilité les écailles de la dragonne, et invita Ame à le rejoindre. Il lui tendit la main qu'il prit vigoureusement. Irroüs se demanda si le faeris avait déjà voler sur un dragon... Enfin ce n'était pas important, et avec une dernière pensée pour Lane qu'il vit s'éloigner dans les bras d'un autre homme que lui, il sentit la force incroyable de Voluptée frapper le sol avec puissance, et battre des ailes pour décoller.
Un pressentiment malsain vint envahir le demielfe, lui ricanant qu'il n'aurait jamais du abandonner sa bien aimée, qu'il n'allait plus revoir...

[La caverne submergée ===> La taverne]

Leur petite fête avait été interrompu par un tiers. Sher Key ferma les yeux. Elle n'avait plus rien à faire ici. Elle rouvrit sa paupière droite et fixa Irrous, puis la jeune fille endormie, et enfin Ame. L'un des trois allait bientôt disparaître à tout jamais. Elle sourit, se délectant de cette mort prochaine...

Après tout, les hommes et les êtres vivants retournaient tous à la terre à un moment ou un autre... Ils finissaient ombres... Ils gonflaient inconsciemment les rangs de l'armée des Ténébres... Cette armée prophétique, une armée de l'Apocalypse...

Les deux hommes s'envolèrent sur le dos du dragon. Si elle avait bien compris, ils devaient se rendre à la taverne des voleurs... Ils allaient être amenés à se revoir un jour prochain...

Le seigneur Elfe garda la jeune fille avec lui. Sher Key observa l'endormie, puis reporta son regard sur l'elfe, et lui dit alors:

"Offrez lui une sépulture digne de l'amour que lui portait cet homme..."

Il l'observa, surpris et choqué, mais ne sut rien dire quand il l'a vit partir. Sher Key avait rangé ses armes, et s'était remise en route. Quelques ombres la suivaient...

Elle marchait d'un pas souple et silencieuse, traversant d'immenses plaines.

Son voyage dura plusieurs jours. Elle se reposa deux soirs sur cinq, et avait trouvé de quoi se ravitailler dans une clairière. La jeune fille était redevenue sauvage. La rencontre qu'elle avait fait n'était plus qu'un vague souvenir, quelque chose de brumeux dans son esprit.

La seule chose claire qu'elle percevait sans cesse, c'était ce mot, Yué, et cette voix, qui semblait être la sienne, mais qui n'avait pas la même intonation...

Cheminant tranquillement, elle arriva alors sur une magnifique plage. Non loin de là, un bateau...

Elle comptait bien rendre visite à ses hôtes...

[caverne ==> bateau]

» Enfin chez soi...
» Enfin un peu d'action