Destination finale (oupas)

Erwan et Laïl avait quitté le navire dès sa première escale, cependant le choix leur semblait déjà moins judicieux. L'île sur laquelle ils avaient mit pieds était pour le moins morbide. En effet c'est sur un territoire sombre planté d'abre sombres, au ciel couvert de sombres nuages sur lequel ils étaient à présent coincés.
Laïl tordit la bouche dans une moue désabusée, une pointe d'irritation fut perceptible lorsqu'elle rala contre son frère.

"Taurais pu choisir plus ensoleillé... povr' cloche!
-Hey, ho, tu sais ce qu'elle te dit la cloche? Je te signale au cas ou que celle qui pleure qu'elle a le mal de mer et qu'elle veut descendre, c'est pas moi!
-Moi? Le mal de mer? Dans tes rêves mon grand! Dis plutôt que tu t'étais mit tout l'équipage à dos!
-Si tu n'avais pas aguiché tout ce qui bouge j'aurais sûrement pas été obligé de taper dans le troupeau de bellâtres qui te tournaient autour....
-Jaloux!"

Comme à l'ordinaire dans ce genre de discutions, l'un des deux, ulcéré, en venait aux mains de façon fort peu délicate...Dans le cas présent ce fut Erwan qui décolla une giffle sonnante laissant une marque rosée sur le joue de sa soeur qui répliqua en lui crachant à la figure.

Jack s'échappa de la bagarre en rampant, il lui fallait partir de cet endroit. Et dire que c'était lui qui avait déclenché la rixe, "comme d'habitude".
"Oh Olivier ferme ta bouche !"
"Bah c'est vrai non?!"
"Nan!"

Bref, Jack au sol, il ramassa une pinte eclatée sur le sol pour s'évader de cette réalité, et il disparut.

Et se reçut un crachat au visage. Il se l'essuya et observa les alentours. Tout d'abord, il vit devant lui une jeune fille dans un état d'énervement proche du pétage de veines. Un filet de bave coulait sur son menton. Jack prit peur.
Il se retourna pour s'échapper et vit un autre homme pas bien grand dont la surprise était tout aussi grande que Jack (mais pas pour les même raisons...).

Jack pas bien courageux, voulut une nouvelle fois, ouvrir une réalité mais se trouva dans l'impossibilité de le faire. Le noir était à peu près complet, pas d'objet à portée de main, et de plus, paralysée par la peur ("Ce sont des moines dominicains ?" -"Mais non , tu vois bien qu'ils ont pas de capuches!" répondit Olivier), Jack n'osait pas bouger. Peut-être ne l'avait-il pas vu ?

Laïl ne s'inquiéta pas outre mesure lorsque son crachat atteignit une autre cible que celle premièrement visée. Elle se contenta de cracher une seconde fois. Et cette fois avec réussite puisque la bave attrit sur la joue de son frère qui était pour sa part trop préoccupé par l'arrivant pour parer cette attaque mesquine.
Erwan s'emporta alors dans son élan préalable et repris le discours qu'il avait laissé pour une claque:

"Mais c'est pas possiiiiiiiIble, s'écria-t-il en haussant le ton (et en essuyant d'un revers rageur le jet de sa tendre et douce soeur, oupas), tu en as ramené un jusqu'ici!
-Tais toi crétin tu vois bien qu'il a pas une tête de marin! En plus il est moche, rien d'un sex symbole ce... molusque!
-Un molusque et une morue, hin! Les deux font la paire alors!"

Puis dans un élan de simpathie Erwan se tourna vers le nouvel arrivant, en faisant la nouvelle cible de sa rage. Laïl quant à elle se retourna avec un soupir dédaigneux, prenant bien soin de marquer son impatience en respirant à pleins poumons.

"Monsieur le molusque n'a donc rien d'autre à faire qu'à courire après la mini jupe de ma soEUR ?????
De toute manière c'est un mauvais plan, vous feriez mieux d'aller voir ailleurs."

Après avoir identifié les deux ombres (« c’est pas des moines jte dis !»), et qu’une seconde salve faillit lui gicler au visage, Jack demanda :

« Dites, je crois que votre sœur – enfin je suppose – est en train de faire une crise de spasmophilie. Vous devriez peut-être l’aider non ? »
(« Non mais ça va pas ! Qu’elle crève ! »)

« Et puis d’abord, on est dans le noir, comment pouvez-vous savoir si je lui coure après, je sais même pas à quoi elle ressemble ! »
(« C’est elle le mollusque moche oui ! » « - Ta gueule toi »)

« Mais vous vous êtes qui ? »

Jack, comme à son habitude, commençait par dire les choses les moins évidentes, puis par ce qui l’est (ou pas). Enfin, Jack était déjà prêt à partir, parce qu’il les sentait moyen, ces deux personnes, un peu destructrices, à force de crachats et de gifles, il ne voulait pas trop interférer dans ces bagarres. Il préfère fuir, c’est toujours plus facile.

« Et puis excusez-moi, mais elle est pas en mini-jupe, si ? »
(« On est dans une forêt, obscure, sombre, froide, et elle, elle se fout en mini-jupe ? Ya des gens qui méritent des arbres… » « -Mais ta gueule toi jt’ai dit ! »)

« Et vous devriez garder votre calme, parce que moi j’ai rien fait, je sors tout juste d’une rixe un peu tendue, enfin il y avait un type, au moins deux mètres, qui me courait après avec un tonneau de vinasse, jvous dit pas comme j’ai eu peur ! »

Et comme à sa tendre habitude, Jack ne pouvait s’empêcher de raconter sa vie, n’importe où, n’importe quand, surtout où il ne fallait pas, quand il ne fallait pas. Mais on ne casse pas si facilement les vieux rituels.

« Mais vous vous êtes qui ? » répéta Jack entre deux clignement d’oeils. Il se sentait un peu petit entre ce qui ressemblait tout bonnement à une folle hystéro-spasmodique et un clown shizo-peitage-de-veinique.

Tout à leur discution fraternelle les jumeaux ne demeurèrent cependant pas sans voix face aux répliques tout aussi coérentes que l'étaient les leurs que lança à son tour le mollusque sus-nommé. Et la danse des beaux verbes reprit donc:

" Mais crise de spasmo toi même, se mit soudainement à hurler Laïl, est-ce que je me melle de tes crises à toi? Et puis je fais de la spasmo si je veux d'abord, je ne vois absolument pas en quoi ça te regarde!"

Laïl oublia un instant sa rancune à l'égard de son double biologique pour laisser se verve jaillir en faveur du nouveau prétendant. Nouveau prétendent qui actuellement n'était qu'une ombre et qui déblatérait d'une manière des moins agréables sur se personne. Et comme les deux font la paire et que l'union rend plus fort, Erwan reprit place dans la joute orale dans le camp de sa soeur... mais sans non plus être galant.

"Et bin oui, justement, il fait tout noir,tiens, t'es malin,t'as remarqué...Et est ce que tu sas que c'est super dangereux de courir après les jeunes filles dans le noir? Déjà parce qu'on peut se prendre des arbres...Mais aussi parce qu'est ce qui te dit que c'est pas un ton la fille hein, comment tu peux être sûr qu'elle est si belle que ça?
-Mais je ne suis pas un thon! "

Et la douce demoiselle décida que tout était de la faute de cet étranger qui avait débarqué sans prévenir au milieu de leur conversation et donc, qu'il allait tout prendre. Aussi s'approcha-t-elle à pas vifs du molusque et, le poussant dos à un arbre poisseux d'humidité, l'attrappa au cou d'une main tout en plantant un index rageur dans le bide.

"Mais vous êtes qui, mais vous êtes qui, s'exclama-t-elle d'une voix geignarde et moqueuse. Et toi alors! Tu t'es pas présenté après ton intrusion! Malpoli va!
-C'est pas faux... z'êtes qui? A vous l'honneur après tout."

Repris Erwan de plus belle mais de manière plus diplomatique, tirant doucement sa soeur en arrière afin qu'elle ne brutalise pas trop vite cet inconnu. La jeune fille recula d'un demi pas tout en mettant rapidement un larcin dans un de ses poches. Elle avait un 'métier' après tout.
Erwan quant à lui s'éloigna de sa soeur et après avoir estimé une distance raisonnable, décida d'être bon négociateur.

"Nous on est... proches et vagabons... on va dire"

Laïl, évidement, le fouroya du regard mais ne bougea pas d'un pouce, reportant en une seconde son attention sur le molusque.