Moé,

♦ Taille : Je n'en ai aucune idée, et je ne veux pas le savoir : il paraît que je suis minuscule ! Laissez-moi rire. Petite, certes, mais n'exagérons rien.

♦ Poids : Ça, inutile de vous dire que je ne pèse pas bien lourd. Quand on passe sa vie à se décarcasser dans le désert, on n'est pas bien épais.

♦ Pouvoirs : Si seulement. Mais je me débrouille bien sans.

♦ Armes : Une petite dague très efficace, et un arc.

♦ Description Physique : Je ne reviendrai pas sur ma prétendue petitesse de taille : disons simplement que je suis verticalement diminuée ( légèrement, très légèrement ). Pour le reste, je dirais que j'entretiens simplement le physique typique de tout nomade qui se respecte. Peau hâlée par le soleil, naturellement. Cela est particulièrement marqué en ce qui me concerne : ma peau est aussi brune que ma chevelure est blonde. Encore que, blonde, ce n'est pas le mot. Cette espèce de crinière que j'ai depuis longtemps renoncé à dompter est presque blanche tant le soleil l'a éclairci. Inutile de préciser que le contraste entre les deux est assez frappant. Paraît-il que je le porte bien. Au niveau de mon visage, je fais dans la petitesse ( encore ! ) : petite bouche, petit nez à peine discernable, petites mâchoires. Exception faite des yeux. "Deux grandes billes dorées" comme disent les autres.
Pour ce qui est du corps, je suis relativement frêle, mais suffisamment musclée pour m'en sortir. Et au niveau vestimentaire, rien de plus simple : quelques tissus, assez légers de façon générale. Je suis sans doute tout sauf élégante, mais j'ai besoin d'une certaine liberté de mouvement.

♦ Caractère : N'importe qui vous dira à mon sujet que je suis "espiègle". C'est sans doute assez juste, je suis dynamique et assez enjouée. Néanmoins, je me définirais avant tout comme indépendante ( d'où le dynamisme ). Je suis libre, fondamentalement libre, et cette liberté m'insuffle tout le reste : un certain courage, il est vrai, encore qu'on puisse appeler ça de la stupidité et une tendance à jouer les têtes brulées, un certain culot également, qui me vaut tantôt la haine tantôt l'admiration, une tendance aventureuse comme toutes les créatures de Neverland, ...
Je ne suis pas longue à accorder mon affection, mais très longue à accorder ma confiance. J'attends des autres qu'ils me surprennent, qu'ils se renouvellent perpétuellement. Plus la relation à l'autre est approfondie et enrichissante, plus elle me plaît. J'aime à découvrir les autres, bien qu'il soit, je pense, assez difficile de me découvrir. Je sais me réfugier derrière les mots que je manie suffisamment pour arriver à mes fins dans une conversation. Cet enthousiasme constant qui est mien est également un moyen de cacher ce qui me caractérise et de me préserver. Chacun ses moyens de défense, après tout.
Néanmoins, une fois que ma confiance est acquise, elle le reste. Il est vrai que je suis volage et que je ne supporte pas de rester au même endroit trop longtemps, mais je sais aimer et entraîner les autres vers des chemins inattendus. Parmi les nombreuses choses que l'on peut me reprocher, je citerai une tendance à foncer sans réfléchir, qui peut se révéler très problématique.

♦ Votre Personnage Aime : Arpenter ce monde, tout simplement. Peu importent les moyens, seule la route compte ! ( Cela dit, j'aime aussi beaucoup la viande cuite. J'en mange rarement ).

♦ Votre personnage déteste : Le froid. Très peu pour moi.

♦ Qualités : Hé bien, pour résumer ce que j'ai dit tout à l'heure... Une certaine dose de courage, de la loyauté et un sens de l'aventure

♦ Défauts : De l'action sans réflexion, du culot, et... un humour douteux ?

C'est à travers quelques poignées de souvenirs que je vais m'efforcer de reconstituer le parcours chaotique de ces 19 années de vie.

Canicule, comme souvent en cette saison. Écrasante, étouffante, une de ces chaleurs qui semble liquéfier l'air et le temps. Le désert n'est qu'une vaste fournaise dorée. Les dunes apparaissent floues, englouties par l'émanation de chaleur. Il y a les dunes, et dans ces dunes, la Caravane qui chemine. Et en fin de file, entre deux chariots, il y a moi. Fille de personne et de tout le monde à la fois. Le sable est comme un appel langoureux couplé à la chaleur, il m'attire, il m'appelle en tous sens, il me ralentit. Je traîne des pieds, entre fascination et désarroi. Le désert, du haut de mes sept ans, il me fascine. Je n'ai jamais connu que ces dunes au reliefs changeants. Elles me murmurent à l'oreille lorsque je m'endors, elles regorgent de souvenirs.

« Moé ! »

C'est Karst qui m'appelle. D'un geste empreint de douceur, il prend ma petite main dans la sienne et me regarde tendrement.

« Viens, ne traîne pas. Nous monterons bientôt les tentes pour la nuit, en attendant tu ne dois pas rester en arrière. Bolhin a affirmé avoir vu quelques loups des sables tout à l'heure. »

La Caravane est un groupe de nomades parmi les nomades. Elle fait bande à part, et elle a bien peu de moyens. Les dangers qui rôdent ne sont jamais bien loin. La semaine précédente, nous avons eu deux blessés légers. En un an, deux Caravaniers sont morts. Lorsque les créatures du désert ne parviennent pas à avoir votre peau, c'est la fournaise qui finit par vous tuer. Pour moi qui n'ai ni père ni mère, tous sont ma famille, je n'ai personne d'autre.
Je regarde Karst, souris.

« Quand cesserons-nous ces allées et venues dans la zone Hostile ? »

Voilà longtemps que je connais la tâche des Caravaniers. Ils arpentent le désert afin de faire circuler des marchandises d'un bout à l'autre, ce qui nécessite de traverser la cœur du désert, soit la partie la plus dangereuse. Je n'ai jamais été que quelques jours au-dehors. C'est là bas une zone calme, bien moins hostile. Un désert moins chaud, moins imprévisible. Et pourtant, moins vivant, en quelques sortes. Tout ceci a beau être dangereux, je m'y sens délicieusement moi-même.

Je sais déjà que je quitterai la Caravane lorsque je serai en âge. J'entretiens d'autres ambitions. Néanmoins je suis d'ores et déjà certaine que mes pas finiront toujours par me ramener vers le désert.


La nouvelle se répand comme de l'huile sur le feu. « Karst, se fait attaquer ! Karst ! » , crient des voix à l'arrière. A peine l'appel a-t-il pénétré mes oreilles que je me rue vers l'arrière, comme des dizaines d'autres caravaniers. Là, quelques mètres plus loin, se joue un combat titanesque. Le loup des sables est énorme. Énorme. Jamais encore il ne m'avait été donné d'en voir un si gros. Ses griffes semblent des lames et ses yeux étincelants de rage brillent au soleil. Ses pattes musclées volent et frappent à tout va, il prend le dessus sur Karst, qui décoche ses flèches à une vitesse phénoménale, mais néanmoins insuffisante. Par ailleurs, la portée est insuffisante. Les flèches ne se fichent pas assez profondément dans la chair de l'animal pour le blesser sérieusement.
Un frisson d'horreur me parcourt l'échine. Karst est celui, de tous les Caravaniers, que j'ai toujours préféré. D'une humanité débordante, et d'une attention formidable envers moi. C'est impossible que la fatalité s'abatte sur lui à présent.

« Ne t'approche pas Moé » me murmure Gauth. « La bête est affamée. Elle te dévorerait sitôt que tu tenterais quoi que ce soit contre elle. »

Le sang de Karst coule et excite le loup. Cette scène est répugnante de violence. Je voudrais m'avancer et m'interposer mais mes jambes ne m'obéissent plus. Je suis tout simplement paralysée de terreur.
Le coup fatal part si vite que j'ai à peine le temps de m'en rendre compte. Mordu à la gorge. Ensanglanté. Rien à faire. Le loup emporte le cadavre. Nul ne tente de le lui dérober.
C'est à moi que l'on offrira par la suite l'arc de Karst. Ma décision est alors prise. J'apprendrai à défier tous les dangers de ce monde. Je connaîtrai tout. Je comprendrai tout.


J'ai quinze ans. Le désert a fait naître en moi de grandes idées, il m'habite toute entière, à la façon d'une maladie dont on ne pourrait se défaire une fois qu'on l'a attrapée. Gauth me remet une petite dague bien affûtée, un sac de peau, une outre pleine d'eau fraîche et quelques vivres.
J'ai quinze ans, et j'ai décidé de partir. Découvrir ce qui m'entoure seule, moi qui n'ai jamais connu que le désert.
La nuit piquée d'étoiles accueille mon départ. J'irai dans chaque recoin, répandre mes quelques talents pour survivre. Je sais conter, jouer les troubadours, je sais me battre, marcher, inventer. Je n'ai pas d'origine et je ne cherche pas de point d'attache. A présent, le monde entier m'est ouvert, comme s'il n'attendait que moi.
Je fais mes adieux, et je m'en vais.



( D'zolée pour cette histoire expédiée à la va vite et, certes, un peu pathétique, j'avais juste hâte de commencer à jouer )